La compagnie aérienne nationale impose désormais une nouvelle exigence pour l’application des OQTF. Air Algérie refuse d’embarquer les ressortissants algériens expulsés de France sans laissez-passer consulaires. Suite à cette décision, le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, menace d’infliger des sanctions à la compagnie.
La compagnie aérienne nationale exige désormais la présentation de laissez-passer consulaire pour l’embarquement de ressortissants expulsés de France, même si celui-ci dispose d’un document d’identité valide. L’application de cette exigence est entrée en vigueur notamment après le renvoi d’un ressortissant algérien âgé de 30 ans, lundi dernier.
À LIRE AUSSI : Expulsions d’Algériens de France : Air Algérie impose des laissez-passer consulaires
À défaut d’un laissez-passer consulaire, un Algérien sous OQTF renvoyé en France
Condamné en mai dernier par le tribunal de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) à six mois de prison, l’homme de 30 ans fait l’objet d’une interdiction du territoire français pour des faits de vols, recel et port d’arme blanche. Par ailleurs, à sa sortie de prison, le préfet de Savoie lui a délivré une obligation de quitter le territoire français.
À l’approche du délai de son expulsion, il a été escorté par la police, puis embarqué sur un vol vers l’Algérie qui s’est posé à Oran. Cependant, avec la mise en place de la nouvelle exigence, les autorités algériennes ont décidé le renvoi du clandestin en question à l’hexagone et ont refusé de l’admettre au motif qu’il n’avait pas de laissez-passer consulaire.
Accusé d’être rebellé lors d’une tentative d’expulsion, l’homme en question a été à nouveau condamné, lundi 17 février dernier, par le tribunal correctionnel de Lyon à six mois d’emprisonnement ferme et trois ans d’interdiction du territoire français.
Retailleau prévoit de sanctionner Air Algérie
La décision du renvoi de ce ressortissant en France a provoqué la colère du ministre de l’Intérieur français. En effet, ce dernier accuse l’Algérie de « ne pas respecter le droit » et menace de mettre en place des sanctions contre la compagnie aérienne nationale Air Algérie.
Invité sur TF ce mardi 18 février 2025, Retailleau a fait part de son intention d’infliger des sanctions à la compagnie si celle-ci refuse l’application des OQTF sans laissez-passer consulaire. « Si l’Algérien n’avait pas de carte d’identité ou de passeport bionumérique, je comprends qu’il faille un laissez-passer consulaire. Mais là, le document est reconnu » a-t-il déclaré avant d’ajouter « J’ai demandé à mes services de voir dans quelles conditions on pouvait sanctionner. On est en train de voir toute l’échelle de la riposte possible« .
.@BrunoRetailleau : « Je pense qu’il faut poser un rapport de force face à l’Algérie. Le monde dans lequel nous vivons n’est plus le monde d’hier. Il faut montrer les muscles. Quand on ne les montre pas on est piétiné. » #AvecRetailleau pic.twitter.com/xtnkWb19s3
— Avec Retailleau (@ForceRep_fr) February 18, 2025
Par ailleurs, dans une note interne à ses services, Bruno Retailleau a demandé aux responsables des aéroports français d’exiger des chefs d’escales d’Air Algérie de présenter un document attestant le refus d’embarquer un ressortissant expulsé de France sans LPC. En cas de refus, son identité devra être relevée systématiquement.
À LIRE AUSSI : Louis Sarkozy visé par une plainte après ses propos polémiques sur l’Algérie