Messahel satisfait de ses échanges avec les représentants des parties en conflit
De retour de Libye où il s’est entretenu avec les différentes parties en conflit, entre autres, le maréchal Khalifa Haftar et Faïz El-Serradj, le président du Gouvernement d’entente nationale de Libye, en plus des notables et autres représentants de la société civile, le ministre algérien des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a affirmé son optimisme de voir ces mêmes parties arriver enfin à une solution politique réelle et définitive. Invité de l’émission «Questions d’actu» de la Télévision algérienne, lundi dernier, Messahel a assuré: «J’ai le sentiment que le déclic peut venir. Les gens en Libye sont conscients que la solution ne peut venir que d’eux-mêmes… La situation est complexe, mais elle n’est pas en inadéquation avec les capacités de ce pays, qu’il s’agisse du potentiel humain, économique, culturel ou sociologique. La Libye, un pays de 6 millions d’habitants, recèle un potentiel extraordinaire, dispose de possibilités fabuleuses et de cadres… Il y a de l’espérance, il y a de l’espoir que le processus aboutisse», a-t-il dit. Et le ministre algérien d’observer: «Les Libyens sont aussi conscients que la complexité de la crise dans leur pays vient du manque de dialogue ou de l’inexistence d’un tel dialogue». D’où la nécessité d’axer tout le travail sur la communication. Ce qui est en train de se faire présentement grâce en partie aux efforts de l’Algérie. Encore une fois, Messahel réitérera la position algérienne par rapport à ce conflit et mettre en garde contre l’intrusion de parties étrangères: «Il faut que ce dialogue soit sans interférence étrangère». Parallèlement, l’Algérie, avec d’autres pays de la région, entre autres, la Tunisie et l’Egypte sont en contact permanent avec d’autres pays arabes et les pays occidentaux pour œuvrer, à distance, à l’émergence de nouvelles solutions qui seront un appui à la solution politique inter-libyenne. A ce propos, lors de cette émission télévisée, Abdelkader Messahel, évoquera la Ligue arabe et la nécessité d’y opérer des changements profonds de façon à pouvoir suivre l’évolution de la situation dans toute la région, à tous les niveaux. «L’Algérie qui préside le Conseil de la Ligue des Etats arabes au niveau ministériel (jusqu’à septembre 2017) s’est fixée comme une de ses priorités, une réforme profonde de la Ligue arabe». Selon le ministre algérien, «la majorité des grands conflits sont dans l’espace arabe (Syrie, Irak, Yémen…). Or, la Ligue arabe est incapable de gérer la situation dans ces pays ou de prendre des décisions car elle n’a pas fait sa mue». La comparant à l’Union africaine (UA) qui, elle, à la faveur des réformes menées, a contribué à la résolution de nombreux conflits et à contourner d’autres qui menaçaient, Messahel dira «qu’il n’y a pas cette capacité chez la Ligue arabe d’être un acteur important». D’où son appel pour que cette organisation arabe fasse «sa mue pour essayer d’être réellement un acteur capable d’apporter des solutions et des réponses aux problèmes qui se posent aux populations et aux nations arabes». Par ailleurs, a annoncé le ministre algérien, une réunion des pays voisins de la Libye se tiendra, le 8 mai prochain, à Alger. Ce sera la onzième session, avec au menu un thème considéré extrêmement important, à savoir la sécurisation de toute la région. Selon les propres dires de Messahel, «la sécurité est un problème commun. Si on veut trouver une solution politique au conflit libyen, il faut parler de la sécurisation de la région». Concernant le sommet tripartite des chefs d’Etat, annoncé initialement pour les jours à venir à Alger, le ministre algérien n’a avancé aucune date. La raison est toute simple : «Un sommet marque l’aboutissement et non pas le début d’un processus politique». Autrement dit, tant que le processus n’a pas abouti et qu’un principe d’accord n’a pas été annoncé par les frères ennemis, le projet de sommet est encore à reporter.