Ce nouveau round permettra d’approfondir le dialogue entres les différents groupes et de rapprocher les positions des uns et des autres pour sauvegarder l’intégrité malienne. Le dialogue intermalien reprendra le 20 novembre, a annoncé, hier, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, après la réunion de l’équipe de médiation qui a examiné les propositions des parties maliennes.
Il a émis, à cette occasion, le souhait que les parties maliennes fassent un effort pour aider la médiation à trouver rapidement un accord de paix qui mettra fin à la crise. Il a souhaité que “les parties maliennes fassent prévaloir le sens de la responsabilité requise afin que la médiation puisse rapidement réunir les conditions d’une vie décente dans la sécurité et la quiétude pour l’ensemble de la population malienne, notamment dans le nord du Mali”.
Dit à la veille de la reprise du dialogue (4e round), le propos du ministre met en relief les difficultés auxquelles fait face la médiation pour rapprocher les positions des uns et des autres. Des positions qui continuent de diverger même sur des questions déjà tranchées dans la feuille de route signée par toutes les parties, le 24 juillet dernier. En effet, malgré la signature de la feuille de route, engagement qui stipule, entre autres, le respect de l’intégrité territoriale du Mali, subsistent des velléités indépendantistes chez certains groupes rebelles du nord. C’est le cas, notamment du MNLA qui brandit souvent, pour faire pression, son “État de l’Azawad”.
Par ailleurs, Bamako et les groupes militaro-politiques ont émis des réserves sur le texte proposé par la médiation, chaque partie estime être lésée. Les deux parties butent encore sur le statut des régions du Nord. Si Bamako et le président Ibrahim Boubaccar Keïta sont favorables à une sorte de décentralisation élargie de ces régions, les groupes réclament un statut proche du fédéralisme avec des compétences larges pour les futures assemblées locales élues.
L’équipe de médiation aura donc, encore cette fois, fort à faire pour les réconcilier et leur arracher d’autres engagements afin d’éviter la reprise des affrontements.
Par ailleurs, une nouvelle donne vient “pimenter” une situation déjà assez confuse ; la démission et l’exil du président burkinabé, Blaise Compaoré, un des artisans de la médiation, au nom de son pays et de la Cédéao. Des médias maliens le présentent comme le parrain d’au moins un des groupes rebelles.
De son côté, l’Algérie travaille depuis le début, en concertation avec les partenaires régionaux et internationaux, à instaurer un smic de confiance entre les deux parties pour parvenir à l’accord global. Pour l’équipe de médiation, l’optimisme est de mise. Elle est presque certaine que le dialogue ne va pas s’éterniser et qu’une solution, comme prévu dès le début des négociations, sera trouvée dans “des semaines”.
Et c’est dans cet état d’esprit que s’annonce, pour la médiation, le 4e round du dialogue.
Djilali B.