AZIZ LATRECHE
Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) Abderrazak Makri a appelé hier à Alger à la libération des détenus d’opinion comme l’une des mesures que le pouvoir est tenu de prendre pour prétendre ouvrir des pistes pour une solution à la crise politique et institutionnelle que traverse le pays.
Intervenant en marge des travaux de la troisième session ordinaire du parti tenus à l’hôtel El Marsa (Alger), Abderrazak Makri a estimé « nécessaire que le pouvoir prenne des mesures en signe d’apaisement » afin de donner une chance au dialogue auquel il ne cesse d’appeler depuis plusieurs mois.
Parmi les autres mesures suggérées par le chef du MSP, l’on peut noter « la satisfaction des revendications du Hirak ainsi que la levée de toutes les pressions sur les médias ».
Ces mesures seront, selon lui, « bénéfiques dans la mesure où elles devraient permettre de parvenir à une solution à la crise politique actuelle qui n’a que trop duré», expliquant que lesdites mesures seront la seule garantie d’une élection présidentielle dans la sérénité. «Si ces mesures sont réalisées, on pourra ensuite aller vers d’autres mesures qui permettent de tenir des élections présidentielles. Un objectif qui nécessitera d’abord des concertations entre le pouvoir et l’opposition pour s’entendre sur une personnalité capable de diriger le dialogue national », a-t-estimé. «Ensuite il faut aller vers le changement du gouvernement à travers des concertations également, puis il faut aller vers un dialogue ou il n’y aura pas de limites y compris autour de cette question du départ du président par intérim Abdelkader Bensalah et ce avant d’arriver à l’amendement de certaines lois », a soutenu M. Makri.
Par certaines lois, le chef du MSP désigne la « loi électorale et celle des partis politiques et l’installation de la commission nationale indépendante de la supervision et du contrôle des élections ».
M. Makri a plaidé, par la même occasion, pour « une élection présidentielle dans des délais négociés puis organiser des élections législatives anticipées ».
Par ailleurs et dans son évaluation des acquis du mouvement populaire, Makri cite ce qu’il qualifie de « l’émergence d’un nouveau citoyen algérien qui s’intéresse désormais à la chose publique et politique, la libération des partis politiques et les organisations qui étaient sous contrôle du régime, la levée de la pression sur les médias ainsi que le grand travail qu’a fait l’institution militaire ».
Le hirak a permis aussi « d’élever très haut la notion du dialogue et à la justice de lancer une guerre sans merci contre la corruption », a-t-il ajouté. Même avec cette évaluation plutôt positive, Makri cite aussi quelques « failles » en parlant des signes de division dans le Hirak au même titre que certains médias « devenus des plateformes de propagande et des symboles du pouvoir qui exercent toujours leurs fonctions», fait-il remarquer.
Il est à signaler que la 3e session ordinaire du conseil consultatif du parti a été consacrée essentiellement à des débats sur la situation générale du pays ainsi que la présentation du rapport préliminaire du bureau national exécutif sur le premier semestre de l’année 2019.