L’Algérie a enregistré plus d’un million de naissances l’année dernière, contre 589 000 en 2000. Le pays compte ainsi 43,4 millions d’habitants, selon les statistiques arrêtées en juin 2019. Ce constat a été dressé jeudi par des experts en développement et en démographie lors d’une journée d’étude consacrée à la “Restitution du rapport national sur la population et le développement (2014-2019)”.
Lequel rapport sera présenté mardi prochain au Sommet mondial de la population qui se tiendra à Nairobi (Kenya). À cet effet, Amar Ouali, directeur de la population au ministère de la Santé, a présenté un tableau de bord général portant sur l’évolution des conditions de vie de la population.
L’accroissement démographique s’explique pour l’essentiel par les taux de natalité élevés qui sont le corollaire direct de la hausse du nombre de mariages depuis les années 2000.
En dix-huit ans, la population a augmenté d’environ dix millions d’habitants. En matière de caractéristiques démographiques, le conférencier fera savoir que les dernières données de l’ONS (Office national des statistiques) révèlent une hausse des effectifs juvéniles durant les années 2000 à 2018. La population âgée de 15 ans représente 30,1%. Cependant, les personnes âgées entre 15 et 60 ans représentent 60,6%.
La proportion des Algériens âgés de 60 ans et plus se situe autour de 9,3%. C’est dire que l’accroissement démographique se poursuit à un rythme soutenu. S’agissant de la mortalité, les taux bruts enregistrés sur une période de dix-huit ans montrent une certaine stabilité de 4,59‰ en l’an 2000 à 4,53‰ en 2018. L’année dernière, 190 000 décès ont été enregistrés.
Concernant la mortalité maternelle, les experts qui se sont succédé à la tribune ont relevé que le nombre de décès de femmes parturientes restent tout de même élevé. L’enquête menée par le ministère de la Santé en 2016 révèle un taux de mortalité maternelle de 57 pour 100 000 naissances.
Pour 1,6 million d’accouchements enregistrés durant l’année en question, 570 parturientes sont décédées. En matière de santé infantile, les données de l’ONS révèlent que le taux de mortalité a reculé de 16 points : il était de 36,9‰ en l’an 2000 et a baissé à 20,6‰ en 2016.
Les données recueillies au niveau de l’état civil révèlent par ailleurs une augmentation continue de l’espérance de vie. Estimée à 77,1 ans pour les hommes, elle est passée à 78,4 ans pour les femmes en 2018. Au sujet de la lutte contre l’analphabétisme, les promoteurs du rapport soutiennent que les données fournies par l’ONS montrent que moins d’un cinquième de la population était analphabète en 2018, soit 22%. Au lendemain de l’indépendance, les personnes analphabètes constituaient plus des trois quarts de la population.
Hanafi H
