Des agriculteurs de la wilaya d’Adrar émettent, à l’approche de la saison de la moisson, des craintes quant à un retard dans la prise de mesures administratives concernant l’écoulement de la récolte de maïs, selon des avis recueillis par l’APS auprès de différents acteurs de la filière.
Des agriculteurs du périmètre «Stah Azzi», dans la daïra de Zaouiet-Kounta (Sud de la wilaya), en majorité des jeunes, ont affirmé que les mesures administratives généralement entreprises pour ce qui concerne l’écoulement de la récolte de maïs, n’ont pas encore été entamées, en dépit du lancement depuis plusieurs mois de la campagne labours-semailles (août).
Ces mesures portent sur la signature de conventions entre les producteurs et l’Office national des aliments de bétail de Bougtob (El-Bayadh) pour l’acquisition de leur récolte de maïs, comme cela a été le cas durant les précédentes saisons, ont-ils expliqué.
Un jeune exploitant agricole, Mohamed Benhamadi, évoque la problématique de l’écoulement de la production comme une «préoccupation majeure» des agriculteurs, surtout avec l’approche de la campagne de récolte qui précède, selon un mode alternatif, celle des labours-semailles pour la culture du blé.
Les agriculteurs ayant adhéré au programme de développement de la maïsiculture sont vraiment «inquiets» quant au sort de leur production, avec le retard dans la prise des mesures administratives précitées, du fait notamment des charges financières supportées par les agriculteurs (factures bancaires, électricité, carburant, engrais et autres charges de travail), a-t-il souligné.
Abderrahmane Bermati, un autre agriculteur, a appelé les instances de tutelle à entreprendre des «démarches urgentes» pour sauver la récolte de maïs dans la région, surtout que la production a atteint un stade de maturation, faisant remarquer que la campagne de moisson n’est qu’à quelques jours seulement.
Il appartient, estime-t-il, de trouver une solution définitive à cette question d’écoulement de la production, qui se pose pour la deuxième fois consécutive, et ce à travers l’application des décisions du ministère de tutelle prises l’an dernier à ce sujet et portant sur la création d’une unité locale de collecte de la récolte de maïs.
Les agriculteurs déterminés à relever le défi
Le représentant de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Abdelkader Oumari, affirme, de son côté, qu’en dépit des difficultés rencontrées en matière d’écoulement de la production de maïs, la détermination des agriculteurs ne s’est pas estompée pour relever le défi et contribuer à faire de cette région saharienne une zone productrice de maïs et de développement de différentes autres filières agricoles.
Le nombre de producteurs de maïs sous pivot dans cette wilaya est passé cette année à 36 agriculteurs, en baisse par rapport à celui de la saison écoulée (43), avec une superficie ensemencée de près de 900 hectares (1 400 ha l’an dernier), un recul engendré «directement» par les problèmes rencontrés, a-t-il fait savoir.
Concernant cette problématique, la direction des services agricoles de la wilaya d’Adrar a assuré suivre de près cette question qui, précise-t-on, concerne en premier lieu l’Office national des aliments de bétail de Bougtob (El-Bayadh), la Chambre agricole (Adrar) et l’UNPA, en attendant les résultats des contacts en cours entre les parties concernées et le ministère de tutelle.
Lors d’une récente rencontre avec les agriculteurs, en marge du lancement de la campagne labours-semailles de cette année, la préoccupation des producteurs de maïs ont été soulevées au wali d’Adrar, Mustapha Limani, qui les a rassurés quant à la prise en charge de leurs préoccupations.