La culture du safran intéresse fortement les acteurs du secteur agronomique algérien. Cette épice, surnommée l’or rouge, est vendue au prix fort sur le marché international, et l’Algérie dispose d’un énorme potentiel de production inexploité.
Plusieurs cadres du domaine ont ainsi échangé sur le sujet lors du 2e salon national du safran, qui a pris fin samedi à Oran. Les possibilités de développement de cette culture un peu partout dans le pays ont ainsi été envisagées.
Culture du safran en Algérie : des expériences prometteuses menées
Dans le cadre du projet national visant à réduire l’enveloppe d’importation et à promouvoir une économie plus indépendante, les autorités visent en priorité à développer le secteur agricole.
Ainsi, des tests sur la plantation du safran en région montagneuse ont été menés et ont rencontré un franc succès. L’an dernier, des expériences pilotes du même genre ont été effectuées à Béchar et avaient donné lieu pareillement à des résultats concluants.
Il faut dire que tous les facteurs essentiels à la culture de l’or rouge sont réunis en Algérie. Nous disposons d’abord un climat particulièrement propice dans les zones de haute altitude. Le safran est une plante qui ne nécessite pas beaucoup d’eau et un climat assez sec, ce que les régions rurales des haut-plateaux offrent à longueur d’année.
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La culture et la commercialisation du safran nécessitent également une main d’œuvre (féminine de préférence, travail de précision) disponible en quantité. Là encore, nos zones rurales regorgent de femmes au foyer et de jeunes filles capables d’effectuer la cueillette, le tri et le séchage des pistils de safran. L’initiative créerait ainsi des emplois dans les ruralités, tout en faisant fonctionner l’économie locale et nationale.
Ainsi, selon Abed Fatah, expert en économie rurale, la culture du safran constitue un pole économique intéressant pour l’Algérie « Cette plante préfère se développer dans les zones situées entre 600 et 1.200 m au-dessus de la mer et l’Algérie dispose de nombreuses régions à ces hauteurs. Nous pourrions devenir « un pôle » dans ce type d’agriculture, qui a des perspectives économiques prometteuses qui profitent aussi aux habitants de ces zones ».
Une économie à plusieurs facettes pour la culture du safran en Algérie
S’il intéresse tant les pouvoirs publics, c’est que le safran est un produit inestimable dont découlent de nombreuses micro-industries. L’or rouge est aussi très rentable ; sa culture et sa transformation sont particulièrement abordables, offrant ainsi à l’économie algérienne une opportunité de développement servie sur un plateau d’argent.
« Ce sont des cultures qui nécessitent très peu d’eau et pas beaucoup d’espace, mais qui rapportent beaucoup en chiffre d’affaires. Le gramme est vendu entre 2000 et 3000 DA. Je vous laisse faire le calcul pour des quantités importantes », déclare Samir Ghodbane, secrétaire général de l’Association nationale de promotion du safran, à El Watan.
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La production nationale a atteint les 200 kg l’année dernière, mais ce chiffre pourrait être décuplé avec les bons dispositifs socio-économiques.
Mieux encore, les travailleurs de zones rurales peuvent valoriser le safran en produisant des marchandises dérivées. Savons, miels, huiles essentielles, hydrolats et même, confitures parfumées ! Un vrai boost pour l’économie de proximité, mais aussi pour celle de l’or rouge dans sa globalité.
Pour mettre à bien ce projet, il est impératif d’instaurer les bons mécanismes d’aide aux agriculteurs, producteurs et commerçants. « La réussite de la culture du safran dans ces zones nécessite un accompagnement et une structuration sous forme de coopérative, notamment en matière d’échange de main-d’œuvre et de commercialisation » conclut Abed Fatah.