Daech commet un massacre en Syrie: Plus de 200 morts en trois jours à Deir Ezzor

Daech commet un massacre en Syrie: Plus de 200 morts en trois jours à Deir Ezzor

À moins de 24 heures du sommet tripartite d’Astana (Kazakhstan) sur la Syrie, le massacre commis par Daech à Deir Ezzor laisse peu de chance à un dialogue politique dans cette province.

Les terroristes de l’autoproclamé État islamique, plus connu sous son acronyme arabe Daech, ont tué plus de 200 personnes, entre résistants kurdes et civils, en moins de trois jours lors d’un assaut dans une localité de la province de Deir Ezzor, ont rapporté plusieurs sources.

Ce chiffre est provisoire et risque de s’alourdir, en raison de la poursuite des combats opposant les forces kurdes soutenues par Washington aux terroristes de Daech qui a mobilisé plus de 500 éléments, dont des kamikazes qui ont causé beaucoup de pertes dans les rangs des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde. Les attaques contre des positions des FDS, dans plusieurs villages, ont provoqué des combats acharnés, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) qui a fait état de la mort de 92 membres des FDS, de 51 civils, dont 19 enfants. Des membres de familles des terroristes ont aussi péri dans ces violences.

Les FDS qui veulent chasser les terroristes de leur dernier réduit composé notamment des localités de Hajine, Soussa et Al-Chaâfa, rapportent rarement les pertes dans leurs rangs, selon certaines sources. Un porte-parole des FDS avait confirmé “une série d’attaques” de l’EI mais assuré que les “terroristes” avaient essuyé des pertes humaines et battu en retraite.

De son côté, la “coalition antijihadistes” menée par Washington a affirmé avoir dû limiter ses frappes aériennes en raison des conditions climatiques. Les médias syriens ont quasiment fait l’impasse sur ces combats qui interviennent à quelques jours seulement de la tenue d’un nouveau sommet tripartite à Astana, au Kazakhstan (demain et jeudi), auquel participent des acteurs de l’opposition politico-armée syrienne, en plus de la Russie, de la Turquie et de l’Iran qui parraine cette initiative de sortie de crise en Syrie. Ce sommet est censé faire le point sur les avancées politiques en Syrie et sur la situation sécuritaire qui s’est dégradée ces dernières semaine dans la province de Deir Ezzor, où Daech a repris d’importants territoires frontaliers avec l’Irak, après de violents combats face aux FDS. Mais cela semble ne pas trop inquiéter le président syrien Bachar al-Assad qui a les yeux rivés sur la région d’Idleb, frontalière avec la Turquie et qui fait l’objet d’un accord de trêve russo-turc depuis le 15 octobre dernier.

En l’état actuel des choses, Damas tente de reconquérir Idleb qui constitue l’un des derniers fiefs de l’opposition armée, des groupes terroristes islamistes appartenant à Daech et à Al-Qaïda.

Dans les provinces majoritairement peuplées de Kurdes, les autorités syriennes ont opté pour le dialogue avec les leaders locaux en promettant de leur accorder une certaine autonomie, ce que la Turquie combat ouvertement et en coulisses, accentuant le climat d’instabilité dans le nord frontalier de la Syrie.

Lyès Menacer