Daho Ould Kablia, après avoir proclamé vendredi les résultats des législatives 10 mai est revenu dans un entretien au quotidien Liberté sur cette consultation tout en donnant quelques pistes de ce que le président de la République fera à la lumière de ces résultats.
Au sujet de la contestation, au demeurant compréhensible, des partis qui ont crié à la fraude, le ministre de l’intérieur dit comprendre leur situation. « Ceux qui manifestent le plus fort aujourd’hui sont les partis qui partaient dés le départ avec le moins d’atouts en raison d’handicaps lourds et pénalisant, tel le manque de ressources et de moyens auxquels il faut rajouté la faiblesse du discours où à l’inverse son excès». Le ministre fait sans doute allusion aux partis récemment créés.
Des slogans triomphalistes qui relèvent plus de la méthode Coué
Pour les autres, qui ont une expérience politique sur le terrain ils ont, selon lui, «pêché par excès d’optimisme, répétant à l’envie des slogans triomphalistes qui relèvent plus de la méthode Coué que de la démarche objective et convaincante ». Daho Ould Kablia conçoit que les partis déçus crient encore à la fraude mais encore faut-il ajoute t-il qu’ils en apportent les preuves et surtout qu’ils adressent là où la loi les invitent à le faire », autrement dit le Conseil constitutionnel.
Pour le ministre de l’intérieur, au delà de quelques incidents qu’il qualifie de « périphériques » l’élection « s’est déroulée globalement de manière honnête et transparente tout en étant un soulagement largement manifesté par le peuple à l’annonce des résultats ». Revenant sur le sens de ce vote qui consacre un retour en force du FLN avec 218 sièges, selon les résultats.
Après le discours du président Bouteflika, les électeurs ont compris qu’il y avait un seul choix politique essentiel à faire , soit un projet politique clair, construit sur la paix, la démocratie et la stabilité, soit un projet moins lisible parce que porteur de ruptures préjudiciables à la stabilité et à la continuité».
Le FLN ne doit pas monopoliser la décision
S’agissant particulièrement de la victoire du FLN, le ministre de l’intérieur y voit la touche du président Bouteflika. « En votant FLN , les électeurs ont plébiscité le président de la république, incarnation de la légitimité historique, garant de la sécurité actuelle et source de futures réformes et de changement ».
Même si le FLN est le grand vainqueur, Daho Ould Kablia rassure : « le FLN en tant que force politique prédominante ne doit pas monopoliser la décision. Son succès est plus qu’un encouragement, il es synonyme d’exigence vitale pour accompagner et porter les réformes souhaitées par le président Bouteflika. Le débat doit continuer en dehors du parlement ».
S’agissant des mesures immédiates , en réponse à la demande de changement exprimée par les Algériens, le ministre de l’intérieur reste évasif en expliquant que « l’avenir pour le champ politique ne peut être que prometteur ». Comment ? par la conjugaison des efforts, la concertation, le débat le plus large sur les problèmes vitaux du pays »
