Le football algérien, depuis l’indépendance du pays en 1962, a toujours donné du spectacle aux supporters qui font le déplacement dans nos stades, et malgré le fait que nos infrastructures, datant pour certains de l’époque coloniale, ne répondent nullement aux normes. Elles étaient conçues pour la plupart pour le sport de masse ou corporatiste. Ces insuffisances, avec notamment des terrains «en tuf», n’ont pas réussi à dissuader les amoureux de la «balle ronde» à déserter les stades. Aujourd’hui, au troisième millénaire, nos stades sont encore loin de répondre aux exigences de la pratique du « jeu à onze ». Hormis quelques stades de l’intérieur du pays et surtout le 5-Juillet, les autres ne peuvent aucunement favoriser l’élévation du niveau d’ensemble de notre football. Le spectacle, comme une pièce de théâtre, est soumis à certaines conditions pour qu’il soit à la hauteur. De bons acteurs, un public enthousiaste et aussi une salle qui soit à la hauteur de l’évènement. Le public, pour qu’il réponde présent, a besoin de suivre le spectacle dans les conditions les plus favorables possibles. C’est aussi le cas pour le football. Cette discipline collective qui se joue à onze a besoin d’un terrain impeccable comme celui du 5- Juillet ou à un degrés moindre celui du 24-février de Bel Abbès. Ce sont des terrains plus qu’acceptables, notamment pour le 5-Juillet, qui est en gazon naturel, étant l’un des rares avec cette pelouse appréciée par tous. Elle permet même à des équipes du palier inférieur de bien s’exprimer en donnant le meilleur d’elles-mêmes, et ce quel que soit l’adversaire en face d’elles. Une bonne pelouse ne peut que stimuler comme l’affirme superbement bien la théorie du béhaviorisme (Pavlov). La commission de la coupe d’Algérie a eu la main heureuse en programmant l’un des quarts de finale de la coupe d’Algérie dans l’enceinte du 5-Juillet. Avec le recul, on peut dire qu’elle a accompli quelque chose de merveilleux pour les spectateurs et les téléspectateurs (ceux qui ne peuvent se déplacer au stade). On ne le dira jamais assez qu’en programmant le « clasico » au stade du 5- Juillet, ils ont donné un « coup de pouce » certain au spectacle. MCA-JSK, les deux équipes s’étaient retrouvées, une semaine auparavant, dans le cadre de la mise à jour du championnat national (1-1), a été un moment de délices, quoi qu’il faille dire que le football n’a pas atteint, ce jour-là, son firmament Il était, cependant, suivi avec une attention particulière par ceux qui n’avaient pas eu la chance d’être au stade. Certes, les fans du MCA, hormis quelque 7.000 individus dont les « ultras », ont boycotté le match en raison des soupçons « d’arrangement », mais il avait, qu’on le veuille ou non, du spectacle sur le terrain. Les deux équipes se sont données à fond avec l’envie de réussir une très bonne prestation pour faire taire les «rumeurs» lancées insidieusement par certains. Toujours est-il, les 12.000 à 15.000 supporters présents dont la plupart acquis à la cause de la JSK ont quitté le stade satisfait par la prestation des « 22 » acteurs. Malgré la défaite, ils n’avaient rien à dire après ce qu’ils ont vu sur le «rectangle vert ». Ils étaient en un mot « rassasiés », eux qui s’étaient bien « rincés les yeux » comme l’on dit. Il n’y avait pas que le match MCA-JSK qui avait plu aux spectateurs. L’autre quart de finale au programme l’a été lui aussi. En effet, USMBA-NAHD, qui s’est joué au stade du 24-février de Bel Abbès, a été lui aussi une joute pleine. Ce qui explique que les présents se sont donnés sans compter. Ils se sont « époumonés » jusqu’à l’essoufflement. Les abassis ont « passé » quatre buts aux nahdistes avec une dextérité, une rapidité d’exécution, une finesse et surtout une beauté inégalées. Le public était tout simplement ravi, ébloui par tout ce qu’on lui avait proposé. Ceux qui disent que notre football est le plus « faible de la planète » doivent aujourd’hui, toute honte bue, revoir leurs copies. Car il ne s’agit là que d’élucubrations qui ne pourront tromper personne.
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