Dans son dernier panorama risques politiques : La Coface pointe un risque social élevé en Algérie

Dans son dernier panorama risques politiques : La Coface pointe un risque social élevé en Algérie

L’Algérie est classée au top 10 des pays africains disposant du score de l’indice de risque social le plus élevé.

Dans son dernier panorama des risques politiques publié récemment, la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) se penche sur l’Afrique et met en avant, non seulement les tendances récentes en matière de conflits, mais aussi les risques d’instabilité qui affectent le développement économique de la région. Concernant l’Algérie, même s’il n’a pas dégradé davantage la notation risque pays, l’assureur-crédit français pointe un risque social très élevé. Pour la Coface, “les manifestations pour demander un changement de la classe politique en Algérie”  constituent un témoignage que “le niveau de risque élevé” de son indicateur global de risque social peut se convertir en déstabilisation. L’Algérie est classée au top 10 des pays africains disposant du score de l’indice de risque social le plus élevé.

Notre pays se positionne à la 4e place sur le continent africain, avec un score de 63%, derrière la Libye qui occupe la première place depuis 2007, le Soudan et Djibouti. Le modèle de risque politique Coface part de l’hypothèse que les fissures dans les fondements du système politique, qui peuvent être liées à la nature du régime, à la conception des institutions, au degré de liberté politique et à la cohésion de la population, exposent un pays à un risque de mouvement populaire et/ou de déstabilisation du régime. Le modèle de risque politique de Coface prend en compte le risque sécuritaire et le risque découlant de la fragilité politique et sociale. Ce dernier s’appuie, de son côté, sur trois indices distincts, entre autres l’indice de risque social et l’indice de fragilité. L’indice de risque social prend en compte deux piliers.

La Coface évoque les pressions en faveur du changement, mesurant le degré de frustration sociale en tenant compte de facteurs socioéconomiques. Ces facteurs sociétaux peuvent jouer le rôle de catalyseur. Néanmoins, estime l’assureur-crédit français, cette frustration ne peut se traduire par un changement politique que si la population dispose d’instruments pour l’exprimer. La Coface note que les événements récents en Algérie “ont encore mis en exergue l’importance des réseaux sociaux pour mobiliser les populations”. Sans surprise, le classement du bloc des instruments de la mobilisation est dominé sur les 11 ans d’observation par les cinq pays d’Afrique du Nord (Algérie, Égypte, Libye, Maroc et Tunisie). “Alors que la pratique démocratique, du moins dans sa dimension électorale, s’est largement généralisée sur le continent africain depuis le début des années 1990, certains exemples récents démontrent que celle-ci ne s’accompagne pas nécessairement d’un cadre politique et institutionnel solide”, constate l’assureur-crédit français, citant, entre autres, l’Algérie.

Concernant les évaluations risque pays, l’assureur-crédit français n’a pas dégradé la note de l’Algérie. Pour rappel, la Coface classe l’Algérie dans la catégorie C qui concerne les pays à “risque élevé”, dont les perspectives économiques et financières présentent des incertitudes. Pour l’environnement des affaires, l’Algérie est également classée à la catégorie C. La Coface estime que les bilans des entreprises sont couramment indisponibles et peu fiables. Le recouvrement des créances est aléatoire. Les institutions présentent de nombreuses insuffisances. L’accès au marché domestique et l’environnement des affaires sont difficiles.
 
Meziane Rabhi