Dans un projet pour gérer une période de transition : Quand Louisa Hanoune proposait Arezki Ferrad et Abdelhamid Aberkane

Dans un projet pour gérer une période de transition : Quand Louisa Hanoune proposait Arezki Ferrad et Abdelhamid Aberkane

Les avocats de la défense de la cheffe du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, devraient communiquer aujourd’hui d’autres indications sur les conditions dans lesquelles s’est déroulé le procès et les dépositions faites par les prévenus durant l’audition.

Athmane Tartag, l’ancien chef des services de renseignements, a refusé de comparaître devant le tribunal et le frère et conseiller de l’ancien président Saïd Bouteflika a refusé de répondre aux questions du juge et a quitté la séance. Mohamed Mediène, dit Toufik et Louisa Hanoune se sont étalés devant le président du tribunal dans l’objectif de le convaincre de leur « innocence et de l’irrecevabilité des charges qui leurs sont collées». Les quatre sont, en effet, poursuivis pour «atteinte à l’autorité de l’Armée» et «atteinte à l’autorité de l’Etat». Ces actes sont punis par les articles 284 du code de justice militaire et 77 et 78 du code pénal.
Selon des sources proches du dossier, Toufik raconte que ses déboires avec l’ancien président remontent à 2012. « Le patron des services a indiqué au président du tribunal qu’il est victime d’une vengeance pour avoir suggérer à Bouteflika de ne pas briguer un quatrième mandat et de sortir par la grande porte». Une proposition qui lui a coûté son poste avec ses tentatives de lutte contre la corruption. Louisa Hanoune, ajoute la même source, avait pris part à une réunion le 27 mars avec Saïd Bouteflika et Toufik à la résidence d’Etat El Afia.
«Saïd Bouteflika avait demandé de la recevoir chez lui, ce qu’elle avait refusé, et demandé que la rencontre se tienne dans une résidence d’Etat. En effet, durant la réunion, elle a proposé les noms de « Abdelhamid Aberkane, ancien ministre de la Santé, et celui de Mohamed Arezki Ferrad, historien et ancien militant du FFS, pour gérer une période de transition». Une proposition que son interlocuteur (Saïd Bouteflika) aurait refusée. Par la suite, la cheffe du PT a exigé une constituante, la démission de Abdelaziz Bouteflika et la dissolution des deux chambres du Parlement.
Athmane Tartag, pour sa part, enregistrait les rencontres à l’insu des personnalités qui prenaient part aux réunions. « Tous les CD et enregistrements sonores des réunions des deux rencontres sont disponibles, à l’exception de celui où est censée apparaître la voix de Louisa Hanoune », ajoute la même source. Ce qui a conduit ses avocats à se demander si « l’enregistrement sonore a été détruit ou simplement que la machine ne fonctionnait pas au moment de ladite réunion.
Le président du tribunal avait estimé que les enregistrements se sont retournés contre Athmane Tartag. «Tartag n’a pas demandé d’explications sur l’enregistrement de Louisa Hanoune, preuve que l’enregistrement a été fait avec succès», ont déduit les avocats de la cheffe du PT. Quand Hanoune a quitté la réunion, Saïd Bouteflika et le général Toufik se sont entendus sur Liamine Zeroual pour qu’il soit nommé Premier ministre avec de larges prérogatives ». Le nom de ce dernier, contrairement à ce qu’il a été dit, ne figurait pas sur la liste des témoins convoqués pour l’entendre dans ladite affaire. Le tribunal militaire a bâti une partie de l’instruction sur «la lettre que Zeroual a remis aux médias sur sa réunion avec Toufik. Le parquet militaire a refusé malgré l’insistance des avocats de «convoquer Liamine Zeroual, sous prétexte qu’il n’aura rien à rajouter de plus de ce qu’il a dit à la presse». L’ancien directeur général de l’ENTV Lotfi Cheriet a été entendu le jour du procès. « Ce dernier a été questionné sur le communiqué parvenu à l’ENTV, par un motard, et qui annonçait une fin de mission de Gaïd Salah. «Le communiqué allait être publié, mais un autre communiqué de la présidence a ordonné de ne pas le diffuser». Le Secrétaire général de la présidence Haba Okbi, pour sa part, a indiqué durant le procès que le communiqué qui mettait fin aux fonctions du chef d’état-major n’a pas été envoyé par la présidence, et qu’il s’agissait d’un faux communiqué attribué à cette institution.n