Le recul de l’investissement dans le secteur pétrolier est une tendance de fond, qui n’est pas près de s’inverser à court terme.
Dans un discours prononcé à l’occasion du 6e symposium de l’Association algérienne de l’industrie du gaz (AIG) sur “Le gaz naturel au centre de la diversification énergétique”, tenu à Oran, le président-directeur général de Sonatrach, Rachid Hachichi, a indiqué que “nous mobilisons plus de 42 milliards de dollars d’investissement pour le segment exploration et production à moyen terme (2019-2023), dont près de 10 milliards pour l’exploration (sismique 3D, forages d’exploration, études, etc.)”. La compagnie nationale des hydrocarbures coupe ainsi dans ses dépenses d’investissement.
Elle prévoyait, il y a deux ans, de réaliser des investissements pour plus de 59 milliards de dollars dont 45,8 milliards de dollars dans l’exploration et la production, 8,6 milliards de dollars dans le raffinage et la pétrochimie et 2,3 milliards de dollars dans le transport par canalisations. Elle estimait que plusieurs facteurs allaient lui permettre de réaliser des investissements d’envergure à l’échelle locale, tels la demande croissante en produits pétroliers et le développement du gaz naturel non conventionnel, en mettant l’accent sur l’énorme potentiel que recèle le pays en gaz de schiste.
Si, aujourd’hui, Sonatrach a revu à la baisse ses objectifs en matière d’investissement, c’est parce que la conjoncture morose qui affecte le marché pétrolier l’y a contraint. Le recul de l’investissement dans le secteur pétrolier est une tendance de fond, qui n’est pas près de s’inverser à court terme. En période de vaches maigres, la compagnie nationale doit faire des choix judicieux en investissement, en se concentrant sur ce qui est réalisable et rentable, avec une priorité absolue revêtant une importance primordiale : celle du relèvement de la production du pétrole et du gaz. De même qu’elle doit réduire les coûts de production. Aujourd’hui, les nouvelles technologies permettent de produire à moindre coût et plus rapidement sans qu’il soit nécessaire d’avoir recours aux coproductions internationales.
Rachid Hachichi a évoqué cela, en expliquant qu’en parallèle aux efforts d’augmentation de la production, la maîtrise des coûts constitue pour nous “une priorité”. “Nous sommes actuellement, a-t-il dit, en train de lancer des projets pilotes pour déployer une nouvelle méthodologie afin d’évaluer le potentiel d’optimisation des coûts pour la mettre en œuvre dans l’ensemble de nos unités opérationnelles.” De son point de vue, l’usage de plus en plus important de “solutions ERP, IT et digitales” permettra également à Sonatrach de “soutenir la pression” sur les coûts, “mieux appréhender” la complexité croissante des opérations et répondre aux “standards plus stricts en termes d’HSE”.
HSE est un sigle qui désigne une méthodologie de maîtrise des risques et de management des entreprises dans les domaines de l’hygiène, de la santé, de la sécurité et de l’environnement. “Ces objectifs, transcrits dans plus d’une trentaine d’initiatives, a-t-il rappelé, font partie de notre stratégie à long terme, que nous mettons en œuvre pour que Sonatrach puisse continuer à assurer la sécurité énergétique du pays à long terme par la prise en considération de toutes les formes de ressources disponibles”.
Youcef Salami