“Les contrevérités et les mensonges du nouveau secrétaire général du FLN ne sont en fait que de nouvelles actions menées par le système du hold-up de 1962, afin d’offrir l’Algérie à la dérision du monde”, écrit le fils de Boudiaf.
Confondant, semble-t-il, la réalité avec la légende, l’actuel secrétaire général du FLN va-t-il finir par se mettre à dos l’ensemble de l’opinion nationale ? Les témoignages accablants et les dénonciations quant à son passé controversé durant la guerre de Libération nationale se succèdent sans que les autorités ni les organisations ou les associations concernées ne réagissent officiellement.
Dernier épisode en date, une lettre ouverte de Nacer Boudiaf, le fils de l’un des pères de la Révolution, qui met à nu les “fanfaronnades” dont se rend auteur, tous les jours, celui qui n’a jamais connu, à en croire plusieurs sources, l’affrontement avec l’ennemi. “Laissez-le dans ses affabulations et vous verrez qu’il changera même son nom, il n’aura aucun scrupule à dire, à M’sila, qu’il s’appelle Ould Boudiaf ; à Tlemcen, il s’appellera Ould Messali, à Tizi Ouzou il choisira de s’appeler Ould Aït Ahmed, à Guelma, il se cachera sous le nom d’Ould Boumediene, et comme cela, on ne saura jamais il est Ould qui ? Mais très certainement Ould le système de l’indépendance confisquée”, écrit Nacer Boudiaf pour décrire l’opportunisme du SG du FLN.
Dans cette missive au vitriol, Boudiaf impute même à Ould Abbes et consorts leur double jeu et des liens douteux avec l’ancienne puissance coloniale. “La meilleure victoire du colonialisme français sur l’héroïque lutte du peuple algérien pour recouvrer sa souveraineté et son indépendance a été de voir le FLN — qui a battu le colonialisme — passer des mains de Boudiaf, Ben Boulaïd, Ben M’hidi, Didouche, Krim,… à Saïdani puis à Ould Abbes.” Certains soupçonnaient déjà derrière le nationalisme ombrageux de l’ex-parti unique une intelligence avec une puissance étrangère ; cette fois, les gesticulations d’Ould Abbes au cours de cette campagne électorale pour les élections législatives relèvent a priori d’un nouveau “calcul politique” destiné à s’attaquer à un mythe fondateur du pays. Last but not least, après la banalisation du phénomène de la corruption, le discours dominant est, aujourd’hui, à la “folklorisation” de l’Histoire.
Assurément, une ligne rouge vient d’être, ainsi, franchie car le sang des martyrs que cite, du reste, allègrement Ould Abbes, était jusque-là, à juste titre, sacralisé. Ce qui contribue manifestement à accroître la méfiance et l’hostilité dans l’opinion à l’endroit de celui qui passe, désormais, pour être un “maquisard” autoproclamé. “Les contrevérités et les mensonges du nouveau secrétaire général du FLN ne sont en fait que de nouvelles actions menées par le système du hold-up de 1962, afin d’offrir l’Algérie à la dérision de monde”, écrit le fils de Boudiaf qui, en colère, met à son tour au défi Ould Abbes. “… Il tient un faux discours partout où il va, mais le faux ne dure jamais. En fait, je le défie de sortir de sous le parapluie qui le protège, qui a fait de lui un ministre et puis un secrétaire général du ‘FLN’, pour aller, sans le dispositif de sécurité, dans n’importe quel village algérien, y compris dans sa région natale, pour voir l’accueil que va lui réserver le peuple, le vrai.”