Durant ce mois de Ramadan 2024, les téléspectateurs ont accueilli avec beaucoup d’excitation la diffusion de la deuxième saison de la célèbre série « Dar Lefchouch 2 » sur la chaîne Samira TV. Une fois de plus, le réalisateur renommé Djaffar Gacem a réservé à son public une multitude de surprises captivantes dans cette nouvelle saison de sa série emblématique. Dans cette interview exclusive, Djaffar Gacem nous plonge dans les coulisses de la création de la saison 2 de Dar Lefchouch, révélant les secrets et les défis rencontrés lors du processus de production. Découvrons ensemble ce qui a rendu cette saison si spéciale et les moments forts qui ont marqué son développement !
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Dar Lefchouch a suscité beaucoup d’enthousiasme avec sa première saison, offrant une perspective unique sur la vie d’une famille hors du commun. Comment avez-vous abordé le défi de maintenir cet élan pour la saison 2 tout en introduisant des éléments dramatiques plus prononcés ?
La première saison constitue déjà un concept orignal, assez éloigné des standards de sitcom populaires habituels, où j’ai installé une famille bourgeoise fictive qui rencontre un autre mode de vie à travers un neveu issu d’un milieu bien plus modeste. L’humour a pris naturellement place à travers le décalage des deux mondes.
Au vu de la demande pour une suite, la réflexion autour d’une saison 2 nous a poussé à connaître nos personnages plus en profondeur, ce qui implique un panel d’émotion plus large, d’où le virage dramatique.
La transition vers une tonalité plus dramatique dans la saison 2 a été une surprise pour de nombreux téléspectateurs habitués à la comédie omniprésente dans Dar Lefchouch. Quelle a été votre motivation principale derrière ce changement de direction pour la série ?
C’est l’histoire qui nous a menée vers ce virage dramatique. Le deuxième opus de Dar Lefchouche n’est qu’une suite logique de la première saison qui ne pouvait se faire sans que l’on s’intéresse de plus près à nos personnages. En traçant des parcours propres à chacun, des objectifs et problématiques plus profondes s’installent, ouvrant forcément le champ à un éventail de sentiments, et à la gravité inévitable face à certaines situations.
Drame et émotion étaient le défi de cette saison 2 de Dar Lefchouche, qui s’est fait connaître, dans un premier temps, par l’humour.
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Les personnages de Dar Lefchouch semblent avoir évolué de manière significative dans cette saison, devenant plus complexes et profonds. Pouvez-vous nous parler du processus de développement des personnages et des défis que vous avez rencontrés en les rendant plus nuancés ?
C’est encore une fois le virage dramatique qui a permis d’approfondir les personnages de premier, mais aussi de second plan. Cette option nous a offert la possibilité de connaître nos personnages et de nous laisser suivre par leurs émotions, objectifs… Tous les personnages ont subi les aléas du destin à l’image de la vraie vie.
La série a été saluée pour son casting de talents établis et émergents. Comment avez-vous guidé les comédiens afin qu’ils incarnent au mieux leurs rôles ?
Chaque concept que je propose doit être conforme au profil écrit des personnages. C’est-à-dire que j’écris, et ensuite je caste. Non l’inverse, ce qui me donne plus de liberté. Le casting a été difficile pour la première saison, où les personnages devaient être installés et dirigés au mieux pour incarner complètements leurs histoires. La réussite de la saison 2 réside pour moi en partie dans le jeu des comédiens qui se sont habitués et appropriés leurs rôles.
La direction d’acteur est pour moi un élément essentiel pour qu’un comédien puisse épouser au maximum le personnage exigé par le scénario. Et au bout du compte, si le personnage et le comédien se confondent parfois pour le téléspectateur, c’est synonyme de réussite et de crédibilité pour son jeu.
La présence de nouveaux personnages, comme celui de Mina Lachter dans les rôles de Lalla Douja et Dalila, a apporté une dynamique supplémentaire à la série. Pouvez-vous nous parler davantage de la création de ces personnages et de la façon dont ils ont été intégrés à l’intrigue existante ?
De la même manière que pour la saison 1, où Lahlou constituait le moteur de l’histoire, il nous fallait un personnage extérieur qui vienne troubler la quiétude retrouvée, maintenant que le cousin fait entièrement partie des Lefchouche. Doudja, veuve éplorée épousée en secret et en secondes noces par le patriarche, est ainsi venue réclamer son dû… Le personnage était difficile à incarner, car double et complexe, d’où l’exigence du casting. Mina Lachter, avec qui je travaille pour la première fois, a relevé le défi, et a réussi avec brio en incarnant un personnage double. Notre collaboration était pour moi fructueuse, parce qu’elle s’est matérialisée par la création d’un personnage réussît.
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Au-delà des aspects comiques, la série explore désormais des thèmes plus sérieux et profonds. Comment avez-vous équilibré le ton de la série pour maintenir l’intérêt du public tout en abordant des sujets plus complexes ?
C’est conjuguer les deux qui s’est avéré le plus difficile. Cela demande une prise de risque certaine pour le réalisateur, mais apporte son lot d’expérience. À mon sens, un réalisateur doit s’aventurer sur ce type de concept, pour murir et grandir dans son travail.
Dans les deux saisons de Dar Lefchouch, nous avons pu observer une magnifique mise en avant de la culture algérienne et de son riche patrimoine, embrassant sa diversité à travers les costumes, les chansons envoûtantes et même l’art culinaire avec le personnage du Chef Akli et ses succulents plats typiquement algériens. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cette représentation aide à valoriser le riche patrimoine culturel algérien et à sensibiliser le public quant à sa diversité et à l’importance de sa préservation ?
Le côté « bourgeois » de la famille Lefchouche nous a offert un espace d’expression intéressant qui m’a permis de mettre en avant les différents aspects de notre culture, sans pour autant que cela ne soit conditionné. L’aspect décalé de leur mode de vie a rendu la chose ludique et amusante, plutôt qu’obligatoire et contraignante, même si cela s’inscrit dans une réelle volonté d’appropriation de certains marqueurs de notre identité. Nous avons pris plaisir mon équipe et moi à puiser dans nos us et coutumes pour « habiller » nos épisodes, et mettre en avant une histoire culturelle riche et multiple.
Qu’aimeriez-vous que les téléspectateurs gardent en mémoire de cette saison 2 de Dar Lefchouch ? Pouvez-vous nous dire si une éventuelle troisième saison est envisagée ou si vous avez d’autres projets en cours en tant que réalisateur ?
Le vœu pieux de tout réalisateur, est que le téléspectateur garde toujours en tête les œuvres proposées. L’idéal pour moi, serait de présenter des choses qui traversent le temps en figurant des valeurs immuables. Je souhaite que Dar Lefchouch fasse partie de ces séries qui ne prennent pas une ride et qu’on peut (re)découvrir à souhait, des années après leur diffusion.
Saison 3, 4… Tout est possible. Nous sommes toujours en constante lecture, écriture, en espérant être toujours en mesure de proposer des nouvelles choses et à chaque fois plus originales.
Il y a eu plusieurs séries télévisuelles différentes cette année, qu’avez-vous pensé de cette diversification ?
Il y en a eu pour tous les gouts cette année et le public a eu force de proposition, que ce soit dans la comédie, ou dans le drame. Cela contribue sans conteste à enrichir le paysage audiovisuel et à ouvrir vers de nouvelles perspectives, comme éventuellement des programmes à l’année… Ce qui est sans aucun doute le souhait de tout professionnel du secteur télévisuel.
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