De 400 à 600 DA pour remplir les formulaires des cartes d’identité biométrique auprès des écrivains publics

De 400 à 600 DA pour remplir les formulaires des cartes d’identité biométrique auprès des écrivains publics

Remplir les formulaires de demande de la carte d’identité ou du passeport biométrique comportant des questions relatives à la vie personnelle, ne se fait pas dans la discrétion, comme nous avons cru comprendre.

Et puis, ce n’est pas gratuit non plus du fait que la plupart des demandeurs ont recours au service des écrivains.

En effet, après le retrait de ces fameux formulaires -douze au total avons-nous appris (six en langue arabe et six en langue française), la majorité des personnes concernées se rend auprès de différents écrivains pour remplir ces imprimés contre une somme d’argent variant entre quatre cents et six cents dinars, soit le prix d’une journée de travail d’un manœuvre ou d’un receveur de bus.

Certaines personnes que nous avons eu l’occasion de rencontrer, nous ont révélé qu’elles se sentent gênées devant autant de questions relatives à leur vie privée.

Cela ressemble à un véritable interrogatoire en présence d’autres personnes, surtout lorsque cela se passe dehors, dans un coin de rue. «Je maîtrise la langue arabe, mais pas la langue française.

Je suis donc contraint de me faire remplir ces imprimés par un écrivain public», nous a confié un jeune homme. «C’est gênant, mais c’est le seul moyen. Par ailleurs, le prix à payer est exagéré, surtout lorsqu’il s’agit de personnes sans emploi», a-t-il poursuivi.

Un autre citoyen, mécontent, s’est confié à nous, en ces termes: «je ne trouve pas de mots assez forts pour exprimer ma colère et mon désaveu, concernant certaines questions qui figurent sur ces imprimés». Et d’enchaîner: «Lorsque j’ai quitté l’écrivain public, j’ai cru sortir d’un commissariat de police.

Ce qui me met en boule, au point où je me sens diminué, c’est lorsque je dois ramener un genre de tuteur pour témoigner que je suis bel et bien monsieur X». «Ne faut-il pas non plus des témoins pour chaque témoin ?», s’est interrogé notre interlocuteur.

Bekhaïtia A.