Les Algériens, qui ne savent pas toujours qu’est-ce qu’ils mangent exactement, sont ainsi pris en otage par de véritables cartels pour qui seul compte le gain facile et rapide, au détriment de la santé des consommateurs.
Pas moins de 4.850 infractions ont été constatées dans le processus de production et de commercialisation des volailles, oeufs et produits carnés (viande hachée, merguez, pâté et cachir), a appris l’APS auprès d’un haut responsable du ministère du Commerce.
Le non respect des règles d’hygiène et des conditions de conservation, la non conformité de produits, la commercialisation de produits impropres à la consommation ou de produits corrompus, l’abattage clandestin, les infractions dans la production et la commercialisation des produits carnés, volailles et oeufs sont les principales violations des règlements relevées par deux enquêtes lancées par ce ministère au cours de l’année 2016.
Dans le cadre de l’enquête relative à la filière des volailles et des oeufs, environ 12.500 interventions à travers l’ensemble des opérateurs aux différents stade de mise en consommation des volailles ont été menées, précise le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes auprès de ce ministère, Abderrahmane Benhazil.
Dans les détails: 12.023 interventions ont été effectuées au niveau du circuit de la commercialisation pour le contrôle des conditions de conservation, de conditionnement et d’hygiène, et 475 autres dans des abattoirs pour la vérification du respect des règles d’usage en matière d’hygiène dans les locaux d’abattage, du personnel et des équipements. « Ces interventions ont permis la constatation de 2.175 infractions relatives aux non respect des règles de la qualité et des pratiques commerciales, l’établissement de 2.093 procès verbaux et la proposition de fermeture de 120 locaux commerciaux », fait savoir M. Benhazil.
Les services de contrôle ont procédé à la saisie de plus de 31 tonnes de volailles et d’oeufs d’une valeur de 9,6 millions de DA. Cette enquête a mis en lumière l’existence de plusieurs infractions: le non respect des règles d’hygiène (1.208 infractions), le non respect des conditions de conservation (240), la commercialisation de produits impropres à la consommation (242), l’abattage clandestin (50) et la commercialisation de produits corrompus (47).
Quant à la seconde enquête qui a concerné la viande hachée, le merguez, le pâté et le cachir, elle a été menée du fait « du caractère vulnérable et des risques réels que représentent ces produits pour la santé des consommateurs », relève le même responsable. A cet effet, des opérations de contrôle et d’inspection aux différents stade de mise à consommation ont été engagées au niveau des unités de fabrication, de transport, de la distribution et la vente au détail.
L’opération s’est articulée autour de la vérification des aspects du respect des conditions d’hygiène des locaux, des équipements et du personnel ainsi que du contrôle de la conformité des produits et de la vérification de l’étiquetage et de l’obligation d’information du consommateur. Dans ce cadre, les agents de contrôle ont effectué 20.067 interventions ayant touché 74 unité de production, 19.334 détaillants et 659 transporteurs de ces produits, précise-t-il.
Ces interventions ont permis la constatation de 2.675 infractions, l’établissement de 2.511 procès verbaux et la saisie de plus de 25 tonnes de ces produits d’une valeur de 9,7 millions de DA et la proposition de fermeture de 231 locaux commerciaux. Les résultats du contrôle ont fait ressortir que la majeure partie des infractions pour les produits carnés a été principalement observée au niveau de la vente au détail et au niveau des boucheries.
Les infractions concernent essentiellement le non respect des règles d’hygiène lors de la préparation et de la manipulation ainsi que les mauvaises conditions de conservation de ces produits. Au plan du contrôle analytique, 2.137 prélèvements ont été effectuées aux fins d’analyses physico-chimique et microbiologique. Sur le plan microbiologique, les résultats ont indiqué que 547 produits prélevés étaient non conformes sur les 1.373 analysés, soit un taux de non conformité de 40%.
Ces non conformités ont porté principalement sur la découverte de taux élevés de coliformes fécaux, de clostridium sulfitoréducteurs, de staphylocoques et de germes aérobies. Sur le plan physicochimique, 279 produits prélevés se sont avérés non conformes sur les 764 analysés, soit un taux de non conformité de 37%. Les non conformités ont porté principalement sur les taux excessifs et supérieurs à la norme d’humidité, de matières grasses et de collagène. De quoi vous dégoûter à vie de ce genre de produits !