Abdelkader Bensalah, l’ex-chef de l’État Algérien, est mort aujourd’hui à l’age de 79 ans. Bensalah meurt quelques jours après son prédécesseur, le président déchu Abdelaziz Bouteflika. Le destin de l’un a été intimement lié au pouvoir de l’autre. C’est avec l’intronisation de Bouteflika que Bensalah s’est durablement installé dans les rouages de l’ancien système.
Bensalah est né un à Fellaoucene, dans la wilaya de Tlemcen. À 18 ans, il rejoint les rangs de l’ALN. Après l’indépendance de l’Algérie, il a pu décrocher une bourse qui le mène aux bancs de l’université de Damas, en Syrie.
À son retour au pays, Bensalah devient journaliste. En 1967, il est correspondant étranger du journal « Echaab ». En 1974, il est nommé directeur général du même journal. Le parcours de Bensalah dans le monde du journalisme s’est fait au moment où Boumédiéne en avait le total contrôle.
Bensalah, au secours du régime
En 1977, Abdelkader Bensalah est élu député du FLN de la Wilaya de Tlemcen. Ce fut le début de son parcours politique officiel. Le défunt se lance ensuite dans une carrière diplomatique. Il est notamment nommé en 1989 en tant qu’ambassadeur de l’Algérie en Arabie Saoudite, puis porte-parole du ministère des Affaires étrangères de 1993 à 1994.
Alors que le pays traversait une période sombre, suite à l’interruption du processus électoral, Bensalah a été nommé président du CNT, conseil national de transition. Une histoire semblable va se répéter en 2019, après la démission forcée de Bouteflika.
Bensalah va ensuite figurer parmi les fondateurs du RND. Il sera élu comme secrétaire général en 1997 à 1998, mais aussi de 2013 à 2015. C’est à l’occasion de la victoire de son parti dans les élections législatives de 1997, que Bensalah devient président de l’APN. Son parcours dans le parlement va se poursuivre en 2002, quand il a été nommé à la tête du Conseil de la nation.
Un proche de Bouteflika
Abdelkader Bensalah figure parmi le cercle rapproché de Bouteflika. Après l’AVC de l’ancien président, Bensallah a été désigné afin d’assurer certaines de ses taches. Il a été notamment chargé de recevoir officiellement les dirigeants étrangers mais aussi d’effectuer des visites à l’international.
En 2015, Bensalah disparait des radars. Il est atteint d’un cancer du cerveau. Il se fait opérer à paris, mais peine à récupérer. Bensalah reste cependant en fonctions, alors qu’il a formulé plusieurs fois le vœu de décrocher. Il devait attendre, et son attente va le mener à devenir chef de l’État en 2019.
Alors que la rue bouillonnait en 2019, Bensalah soutenait avec ferveur le 5ᵉ mandat de Bouteflika. La rue a gagné, et Bensalah a été nommé en 9 avril 2019, chef de l’État par intérim. Une fonction qu’il allait assurer jusqu’au 19 décembre 2019. Son passage a duré 8 mois et 10 jours, alors que la constitution prévoyait un délai maximal de 90.