Débat sur le prix référentiel du baril à la commission « finances » de l’APN : Des députés veulent un prix au-delà de 50 dollars

Débat sur le prix référentiel du baril à la commission « finances » de l’APN : Des députés veulent un prix au-delà de 50 dollars

Des membres de la Commission des finances et du budget de l’APN ont appelé à la révision à la hausse du prix référentiel du baril de pétrole fixé dans le projet du budget et qui semble en décalage avec l’augmentation des cours de pétrole sur les marchés internationaux.

Lors de la séance de travail tenue avec le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, le député Hicham Rahim du FLN s’est interrogé sur l’indexation à 50 dollars du prix référentiel du baril de pétrole, au moment où les cours dépassent les 80 dollars sur les marchés internationaux.

Le député a proposé un prix référentiel de 60 dollars dans le cadre du projet du budget 2019. Dans le même sillage, le député Naoum Belakhder, du PT, a exprimé son étonnement quant à la fixation à 50 dollars du prix référentiel du baril de pétrole, qualifiant ce projet de loi de finance « de figé et n’apportant aucune nouveauté, étant donné que le prix de pétrole demeure bas, alors que son prix connaît une hausse par rapport à 2018 ».

Il a appelé, par ailleurs, à «revoir l’opération de financement non conventionnel, vu l’amélioration des prix du pétrole». Pour sa part, la députée Akila Rabhi du FLN a fait remarquer que le financement non conventionnel n’a pas provoqué les résultats escomptés en faisant «augmenter l’inflation » d’autant que ces fonds « n’ont pas été orientés vers les projets d’investissement mais au financement des salaires ».

D’un autre côté, le recours intensifié au financement non conventionnel a été critiqué. « Nous avons commencé avec 570 milliards DA en 2017 et nous avons atteint 3 500 milliards DA aujourd’hui, ce qui représente un chiffre colossal (…) je crains qu’on atteigne des chiffres plus importants en 2022 », a souligné un député du FLN. « Compte tenu de l’amélioration des prix des hydrocarbures, nous devons réduire le recours à la planche à billets », préconisera-t-il.

Concernant le recours au financement non conventionnel, le même député a souligné que ce mode « peut comporter des risques sur l’avenir des générations futures qui auront à faire face aux dettes de la Banque centrale envers la Trésorerie », considérant que la planche à billets, adoptée en 2017 dans ce cadre, est « un lourd impôt non annoncé ».

Le RCD, par la voix du député Ouamar Saoudi, a appelé à ne pas se réjouir de l’absence de nouvelles taxes dans la loi de finances, ces dernières pouvant parfois être économiquement profitables. Il a appelé à lever le gel sur les salaires et à ne pas réduire les dépenses d’équipement.

Le ministre des Finances a indiqué durant son intervention que « la situation financière du pays demeure inconfortable» et que le recours au financement non conventionnel reste toujours la meilleure solution pour y faire face.

Cependant, le ministre expliquera que le recours à ce financement n’est pas systématique et que l’Etat algérien recourt d’abord à ses recettes pétrolières.

Le prix référentiel de 50 dollars le baril de pétrole a été adopté par l’Etat « à titre préventif », face à l’instabilité enregistrée sur le marché pétrolier. L’excédent des recettes collectées, par rapport aux recettes prévisionnelles, étant destiné au Fonds de régulation des recettes (FRR), en prévision de son utilisation dans la couverture du déficit budgétaire.