Par Samir Leslous
Les élus du RCD estiment que l’attitude de l’administration nourrit bien les doutes les plus légitimes quant à sa volonté de faire aboutir ce projet.
Les élus du RCD à l’APW de Tizi Ouzou qui ont réussi à provoquer une session extraordinaire, ce jeudi 28 février, à l’effet de débattre de la situation de blocage dans laquelle patauge toujours la zone industrielle sept ans après sa création, comptent demander le vote d’une délibération portant indemnisation des propriétaires terriens expropriés pour mettre l’administration et l’assemblée de wilaya devant leurs responsabilités.
“Nous allons demander une délibération portant la reconnaissance et l’indemnisation des propriétaires terriens de la zone industrielle de Souamaâ. C’est sur la base de cette délibération, une fois votée, qu’on pourra demander des comptes à l’administration quant à son exécution. Il faut que l’administration assume ses responsabilités”, a déclaré, à ce titre, l’élu du RCD, Malik Hessas, au cours d’un point de presse animé conjointement avec Mohand Acherfouche.
Selon ces deux élus du RCD, il était temps que soit mis fin au blocage injustifié de cette zone, surtout qu’une enveloppe a été dégagée pour l’indemnisation des expropriés. “Une enveloppe de 2,45 milliards de dinars est prévue pour l’indemnisation des terrains expropriés”, ont révélé les élus du RCD, estimant que l’attitude de l’administration nourrit bien les doutes les plus légitimes quant à sa volonté de faire aboutir ce projet qui est de nature à mettre définitivement un terme au problème du foncier industriel dans la wilaya de Tizi Ouzou.
“Il y a lieu de rappeler que la zone industrielle de Souamaâ est de 327 hectares alors que tout le foncier industriel mis à disposition des investisseurs depuis l’indépendance est de 326 hectares”, a souligné Malik Hessas, tout en dénonçant le refus de l’administration de reconnaître une décision de justice en faveur des propriétaires, sous prétexte qu’elle a été rendue par un tribunal colonial et, en même temps, pour justifier de la nature domaniale du terrain, elle fait valoir le sénatus-consulte qui a été établi par cette même administration coloniale.
“Pis encore, la décision de justice rendue en faveur des propriétaires en 1895 est postérieure au sénatus-consulte qui date, quant à lui, d’avril 1863”, ont précisé les élus du RCD qui ont conclu ainsi à un plan machiavélique dont l’objectif n’est autre que de remettre en cause l’existence de ce projet. “L’objectif de la démarche de l’administration vise à poursuivre la politique d’entrave au développement de la région et à alimenter son discours selon lequel, c’est la population de Kabylie qui bloque les nombreux projets inscrits par un État bienveillant”, ont-ils accusé.
Samir LESLOUS