Le Snpsp estime que le mot d’ordre de grève a été suivi à hauteur de 70%, alors que le ministère de la Santé parle d’un taux de suivi oscillant entre 0 et 1,5%.
La grève de deux jours du corps médical du secteur public, déclenchée, hier, à l’appel du Syndicat des praticiens de la santé publique (Snpsp), a été suivie à hauteur de “70%” au niveau national, selon le président du syndicat. “Le taux de suivi a atteint la moyenne de 70% à travers les différentes structures sanitaires de l’ensemble des wilayas du pays où le Snpsp est représentatif”, a estimé M. Merabet, joint hier au téléphone à la mi-journée.
Un taux contesté par le ministère de la Santé qui, lui, a estimé le taux de suivi du mot d’ordre de grève a à peine 1,5%. “Dans moins de la moitié des 48 wilayas que compte le pays, le taux de suivi n’a pas dépassé les 1,5%”, a, pour sa part, déclaré Slim Belkessam, chargé de communication au ministère, qui, par ailleurs, a qualifié cette grève de “non-événement”. Selon lui, le taux de suivi serait même de “0% dans 28 wilayas”. Le Snpsp justifie le recours à la grève par notamment le “non-respect” par le ministère de la Santé d’un accord passé entre les deux parties en mai dernier. M. Merabet dénonce la limitation par le département d’Abdelmalek Boudiaf des réunions mixtes à une seule par an, alors que l’accord en question en prévoit une chaque bimestre. Le président du SNPSP soutient que son syndicat a adressé quatre courriers pour une demande d’audience au ministre, mais qui sont restés lettre morte à ce jour.
L’autre revendication du SNPSP est relative à l’instauration d’indemnités spécifiques pour le personnel réquisitionné à l’occasion des examens scolaires et des rendez-vous électoraux. Une revendication de “principe” sur laquelle insiste le SNPSP en cette veille du scrutin législatif. Le syndicat réclame, par ailleurs, la réouverture et l’examen des dossiers relatifs aux conditions de travail et au manque de moyens déploré dans l’ensemble des structures de santé publique.
S’il ne nie pas l’existence de certains problèmes dans le secteur, le chargé de communication du ministère de la Santé rejette en bloc les revendications du syndicat liées au dialogue et à la concertation. Selon lui, les passerelles du dialogue “n’ont jamais été rompues”. Slim Belkessam se demande pourquoi sur 20 syndicats du secteur, seul le Snpsp dénonce la rupture du dialogue. Selon lui, des dizaines de réunions techniques se tiennent régulièrement au ministère avec au moins 19 partenaires sociaux et le ministre a bien d’autres tâches que celle de recevoir un syndicat à sa demande. Pour M. Belkessam, aujourd’hui, il serait de l’intérêt des représentants du Snpsp de “s’inscrire dans une logique de partenariat loin de toute forme d’agitation”.
Le chargé de communication du ministère sera-t-il entendu par les syndicalistes ? Peu probable. Même s’il préfère attendre la prochaine réunion du conseil national du syndicat, seule instance habilitée à prendre la décision, M. Merabet n’écarte pas l’éventualité de durcir le mouvement jusqu’à la satisfaction des revendications du Snpsp. À signaler, enfin, que la présente grève se poursuivra aujourd’hui avec la tenue d’un sit-in devant le siège du ministère de la Santé.