L’Algérie fait face à une troisième vague de l’épidémie du coronavirus des plus meurtrières. Après la saturation constatée au sein des structures sanitaires, c’est autour des cimetières d’être débordés, notamment ceux au niveau de la capitale.
Le cimetière d’El Alia situé dans la commune d’Oued Smar dans la banlieue est d’Alger, se retrouve confronté à une situation inédite, du fait de la hausse des décès à la Covid-19 dans la capitale. Durant la journée d’hier, plus de 40 victimes ont été inhumées avant même la fin de la journée, alors que 47 décès de la Covid-19 y ont été enterrés la veille.
Des employés rapportés anonymement ce mercredi par le quotidien El Watan font un récit glaçant sur la situation durant ces derniers jours. Sans passer par quatre chemins, ces travailleurs confrontés constamment aux risques de contamination, dénoncent un manque cruel en moyens de protection.
« Depuis deux mois, nous vivons l’enfer. Chaque jour, nous enterrons une moyenne de 70 morts, dont au moins une soixantaine Covid-19 ». « Nous n’arrêtons pas. Nous ne sommes pas obligés de rester au-delà de 19 h, mais notre conscience ne nous permet les à laisser des familles seules enterrer les leurs », lâche un employé.
La situation devient intenable pour les travailleurs du cimetière
L’ensemble des travailleurs, forcés par un devoir moral de travailler de jour comme de nuit, crient un manque flagrant en moyen de protection et d’hygiène. « Nous sommes donc obligés de passer la nuit dans notre foyer qui manque du strict minimum d’hygiène et de sécurité », témoigne encore l’un d’eux.
« Nous avons un grave un problème de pénurie d’eau. Nous ne pouvons même, nous laver après une journée ou une nuit de travail. Nous vivons comme des animaux dans ce foyer. Nous avons peur de rentrer chez nous, d’emmener avec nous maladies et contaminer nos enfants », ajoute encore l’interlocuteur.
Au niveau de ce cimetière, la situation devient « très grave » en raison de la hausse du nombre des enterrements de décès causés par la Covid-19. Selon un autre témoignage, « trois de nos collègues sont confinés chez eux, après avoir été contaminés, et nous ne suivra pas lequel d’entre nous va les rejoindre ».
À peine 16 heures, 40 victimes ont été enterrées
Pendant ce temps-là, les cercueils des victimes de l’épidémie n’arrêtent pas d’affluer dans les allées du cimetière. Les engins n’arrêtent pas de creuser de nouvelles tombes, alors qu’à peine 16 heures, pas moins de 40 victimes ont été déjà mises sous terre.
« C’est une hécatombe. Nous n’avons jamais enterré autant de morts en une journée, même aux plus forts moments de la pandémie, il y a une année », témoigne un autre employé au cimetière au même journal.
À n’en citer que cela, force est de constater que la situation est la même dans les autres cimetières de la capitale, et également semblables au niveau national. De par ce constat, la situation devient d’une gravité inédite. Cela confirme également que les bilans annoncés quotidiennement sont insignifiants par rapport à ce qui se passe réellement sur le terrain.