Le football Algérien est en deuil. Le jeune joueur algérien de l’USM Alger et de la sélection nationale A’ Billel Benhamouda n’est plus. Il est décédé dans la fleur de l’âge (25 ans), vendredi dernier à l’aube, à la suite d’ un accident tragique de la circulation. Après Madjid Bougherra, c’est au tour de son entraîneur à l’USMA, Jamil Benouahi, de rendre un vibrant hommage à son joueur regretté.
Le défunt a été inhumé hier après-midi dans sa ville natale de Hadjout. Dans une ambiance empreinte de sobriété et d’émotion, une grande foule a accompagné Benhamouda à sa dernière demeure.
Des figures emblématiques de l’USMA, entre autres Saïd Allik et Billel Dziri, le ministre de la jeunesse et des sports Abderrazak Sebgag, le wali de Tipaza, le sélectionneur nationale A’ Madjid Bougherra, le président de la LFP Abdelkrim Medouar, ses coéquipiers à l’USMA et en sélection ou encore tous les joueurs qui l’ont côtoyé, pour ne citer que ceux là, ont tenu à rendre le dernier hommage à la mémoire d’un talentueux jeune joueur pour lequel on prédisait un avenir prometteur.
«Il est parti sans me dire à dieu», éclate en sanglots le pauvre papa Benhamouda. Inconsolables, tous les présents qui ont côtoyé le défunt durant sa carrière n’ont pu retenir leurs larmes. «Je le considérais comme mon fils. On était en contact permanent. Sa mort tragique m’a abattu», regrette celui qui a découvert le joueur, Mohamed Mekhazni. «Il faisait partie de mon groupe depuis un an et demi. Le sourire n’a jamais quitté son visage. Tellement notre tristesse est grande qu’on ne peut pas l’exprimer», déclare le sélectionneur national A’ Madjid Bougherra.
Le message émouvant de Benouahi
L’entraîneur de l’USMA Jamil Benouahi est l’homme le plus affecté par la mort tragique de Billel Benhamouda. En effet, tellement sa tristesse était grande qu’il a fini par écrire une lettre émouvante en hommage du regretté Billel.
«Quand je suis arrivé à l’USMA comme entraîneur assistant, je suis dans l’observation d’un groupe de joueurs, essayant de me faire une idée sur chacun. Dans la foulée, il y a un jeune homme clair de peau, cheveux bien coiffés, qui dégage une certaine aisance technique et une grande confiance en soi. Parfois suffisant voir feignant mais avec des gestes et des accélérations soudaines fulgurantes. Je me renseigne un peu plus et on m’informe que c’est l’enfant chouchou du club Billel Benhamouda ». A débuté le coach dans sa lettre.
« Tu te souviens de cet entraînement où nous faisions des frappes au but à l’entrée du rectangle et tu as envoyé 3 ballons de suite dans le ciel, je ne pouvais rester sans rien dire «Bilel ! Ton pied d’appuis, la position de ton corps au-dessus du ballon et l’orientation des épaules »…Et tu n’as rien trouvé de mieux comme réponses ce jour-là que de me dire ( Allah ghaleb elle ne veut pas). J’étais furax mais je n’avais pas compris que tu étais en train d’envoyer des ballons dans le ciel pour être sûre d’en avoir là-haut au paradis ».
Dans son hommage, le coach raconte une anecdote. «Après la semaine avant le match contre Magra, notre relation avait touché le fond. Je disais au staff que mon objectif c’est de le ramener à moi et non le perdre…Le jour après le match très tôt le matin tu m’appelle au téléphone et on s’explique à deux. Après cet appel j’étais un entraîneur heureux car j’ai su que mon Billel est sur le chemin du retour».
Comment le groupe usmiste a reçu la triste nouvelle
Il raconte également comment le groupe usmiste a reçu la triste nouvelle. «Jeudi matin, je t’écris un message sur WhatsApp : «félicitations pour ton match et ton but» (Avec la sélection nationale A’). Un message que tu ne vas jamais lire mon petit. J’ai vérifié à la fin de l’entraînement vers 12h30 et toujours rien et là encore…Hélas, mon petit est à quelques kilomètres de Sétif, quand les rumeurs commencent à circuler. Je vérifie encore le message, il est passé 16h30 et toujours pas de lecture. Il n’en fallait pas plus pour que mes premières larmes tombent. Que mon cœur chavire et que tout se bouscule dans ma tête. Après je ne te décris même pas notre état à tous dans le bus… ».
Enfin, le technicien belgo-marocain conclut sa lettre émouvante. «Tu laisseras à jamais dans le cœur de toutes les personnes qui t’ont côtoyé cette saison un énorme vide. Grâce à toi ils trouveront toujours la force de réaliser bien de belles choses…Aujourd’hui tu nous as quitté en Chahid. Mais saches que ton étoile brillera dans nos cœurs et au-dessus de nos têtes partout où nous irons. On avait tellement envie de te garder parmi nous mais Allah à préféré te ramener près de lui pour t’offrir le paradis mon Bilalouuuuu…Je te dis à bientôt car aussi longtemps que durera notre vie sur terre elle sera courte mon petit…Et puis si un jour tu entends là-haut un crie ( vas y plonge dans l’espace). Tu n’auras pas besoin de te retourner, ça sera juste moi. Car là-bas encore je te pousserai à être au meilleur de toi-même. Je t’ai tellement aimé mon petit ».
Un vibrant hommage de la part d’un coach qui regrette amèrement la disparition tragique de son joueur. À Dieu nous appartenons, et à lui nous retournons.