L’ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika est décédé, hier vendredi, à l’âge de 84 ans. L’ex-chef de l’Etat avait dirigé l’Algérie de 1999 à avril 2019, avant sa chute spectaculaire en avril 2019 sous la pression du mouvement populaire du Hirak.
Au lendemain de la mort de Bouteflika, le président Abdelmadjid Tebboune a décidé de mettre les drapeaux nationaux en berne pour trois jours afin de témoigner « d’un deuil au niveau national ». Et non d’un « deuil national ». La précision est importante. En effet, l’annonce a été faite par la présidence de la république dans un communiqué rendu public ce samedi 18 septembre.
« Suite au décès de l’ex-président le Moudjahid Abdelaziz Bouteflika ; le Président de la République Abdelmadjid Tebboune a ordonné la mise en berne du drapeau national pendant trois jours, à compter d’aujourd’hui, sur l’ensemble du territoire national », lit-on dans le communiqué.
Un départ timide
Au vu de sa récente déchéance, et de la sensibilité du contexte politique actuel, Bouteflika aura droit à un départ pour le moins timide. Lui qui aimait les événements grandioses, et qui a enterré en trombe trois anciens présidents, sera inhumé presque discrètement. Pour rappel, Ait Ahmed, décédé sous le règne de Bouteflika, a eu droit lui aussi à des funérailles nationales qui ont duré une semaine.
Triste départ pour celui qui était présent aux funérailles de Boumédiene, de Chadli et à celles de Ben Bella. Abdelaziz Bouteflika, 20 ans à la tête de l’Algérie, entré par la grande porte, s’en va par la petite lucarne. Son règne, le plus long de l’histoire du pays, a été marqué par la fin de la décennie noire, avant que le pays n’entre dans un immobilisme mortuaire qui glissait peu à peu aux mains d’une mafia politico-économique.
Bouteflika est poussé à la démission par l’armée, elle-même sous pression d’un mouvement populaire sans précédent, déclenché le 22 février 2019. Les images des marrées humaines réclamant le départ du président ont effacé toutes les autres, ou l’on applaudissait Bouteflika, adulé par certains jusqu’à s’incliner devant son portrait.