Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message de condoléances à son homologue français, François Hollande, suite au décès de l’ancien Premier ministre Michel Rocard, qu’il a qualifié d’ »ami fidèle » de l’Algérie ayant contribué à bâtir des relations bilatérales « frappées du sceau du respect mutuel ».
« C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai appris la triste nouvelle de la disparition de Michel Rocard, ancien Premier ministre et homme d’Etat français, qui a marqué notre époque des empreintes indélébiles et de ses convictions et de son action », a écrit le chef de l’Etat dans son message.
« Esprit généreux et universel, s’il en est, Michel Rocard a, dans bien des moments, su être en avance sur son époque. Il a gagné une place de choix dans l’histoire de la France et dans celle d’autres nations comme la mienne dont il a su très tôt capter l’aspiration indomptable à la liberté », a-t-il souligné.
« Homme de lucidité, de courage et d’engagement, il aura été de ceux qui ont précisément compris que la grandeur de la France allait se mesurer à la capacité de ses dirigeants d’inscrire leur attitude dans la cohérence de l’Histoire en allant à la rencontre d’une indépendance que l’Algérie avait gagnée de haute lutte, avant de contribuer à bâtir des relations bilatérales frappées du sceau du respect mutuel », a relevé le chef de l’Etat.
« Michel Rocard était un homme pragmatique qui s’employait, avec créativité et persévérance, à ouvrir des voies aux dynamiques sociales et aux interactions humaines. Sa ligne de conduite, admirable et exemplaire, a été de penser les situations en fonction du long terme et d’accepter que les solutions soient complexes si les problèmes le sont », a-t-il poursuivi.
« Michel Rocard, qui a toujours intelligemment appréhendé l’idéologie politique qu’il a contribué à enrichir et à adapter aux exigences de l’évolution humaine a, tout récemment encore, quelques jours à peine avant son grand départ, eu une ultime recommandation à ses contemporains selon laquelle ‘le véritable socialisme c’est l’accès pour tous aux activités de l’esprit’ », a-t-il souligné.
« Avec la disparition de Michel Rocard, la France perd un homme de cœur et de raison, l’Algérie un ami fidèle, l’humanité un être d’exception », a encore affirmé le président de la République.
« Je tiens, en cette douloureuse circonstance, à vous adresser, et à travers vous, à la famille et aux proches du défunt, au nom du peuple et du gouvernement algériens ainsi qu’en mon nom personnel, mes condoléances les plus sincères et nos sentiments de profonde sympathie », a conclu le président Bouteflika.