Mohamed Khan, l’un des réalisateurs les plus célèbres du cinéma Egyptien, est décédé, mardi au Caire, à l’âge de 74 ans, au terme d’une carrière prolifique marquée par des films socialement engagés.
Héraut de la cause des femmes et célèbre pour ses films abordant des questions de société, Mohamed Khan est considéré par les critiques comme l’un des fondateurs du cinéma réaliste Egyptien, qu’il a contribué à construire tout au long d’une carrière inaugurée dans les années 1980.
Né au Caire en 1942 d’une mère Egyptienne et d’un père Pakistanais, Mohamed Khan a fait ses études au Royaume-Uni et travaillé comme assistant réalisateur au Liban, avant de s’installer définitivement en Egypte, où il a réalisé 24 longs métrages avec les plus grands acteurs et actrices du pays.
Faisant la part belle aux personnages féminins dans des films dénonçant l’oppression de la femme Egyptienne, il n’a pas hésité dans nombre de ses films, acclamés par le public et la critique, à dénoncer les maux de la société.
Dans « L’épouse d’un homme important » (1987), il y dévoilait la psychologie maladive d’un officier de police, enivré par le pouvoir et engagé dans la répression contre l’opposition politique. Un film sélectionné en 2013 par le Festival international du film de Dubaï dans sa liste des 100 meilleurs films Arabes.
Son film « La fille de l’usine », chronique de la vie d’une jeune ouvrière en butte au sexisme, a obtenu la même année deux prix à ce même festival, dont celui de la meilleure actrice pour son interprète principale, l’Egyptienne Yasmine Raees.
Marié à la scénariste Wessam Souleiman, avec qui il collaborait pour l’écriture de ses films, ce poids lourd du cinéma Arabe, n’aura finalement obtenu la nationalité Egyptienne qu’en 2014, par décret présidentiel.