Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a adressé un message de condoléances à la famille du moudjahid Youcef El Khatib, commandant de la Wilaya IV historique, décédé jeudi à l’âge de 91 ans, dans lequel il a mis en exergue les qualités du défunt, « un des révolutionnaires avant-gardistes » pétri des valeurs de « la lutte, du djihad et de l’altruisme ».
« C’est avec une immense tristesse que j’ai appris ce matin la disparition d’un frère, d’un moudjahid de la première heure et d’un patriote loyal, gratifié par le Tout-Puissant de l’humilité des Grands hommes aux positions nationalistes immuables qui jouissent du respect et de l’amour de tous, pétri des valeurs de la lutte, du djihad et de l’altruisme depuis son adhésion en 1955 aux rangs du Front de libération nationale (FLN) dans les maquis de la Révolution aux environs de Médéa dans la Wilaya IV historique, dont il a pris le commandement, en reconnaissance de sa grande expérience politique et militaire, où il a conduit des opérations militaires dans les montagnes de l’Ouarsenis et de Dahra », faisant preuve avec ses compagnons d’un courage et d’une bravoure inégalés.
« Alors que nous faisons nos adieux en cette douloureuse circonstance à un des révolutionnaires avant-gardistes, je m’adresse à vous, à tous ses proches, à ses sœurs les moudjahidate et ses frères les moudjahidine, pour leur présenter mes condoléances les plus sincères et les assurer de ma profonde sympathie, implorant Dieu Tout-Puissant d’entourer le défunt de Sa Sainte miséricorde, de l’accueillir en Son Vaste paradis et de nous prêter patience et réconfort. A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons », a conclu Tebboune dans son message.
Qui était le moudjahid et commandant de la Wilaya IV historique, le colonel Youcef Khatib ?
Né le 19 novembre 1932 à Chlef, le défunt a suivi son enseignement primaire dans sa ville natale. Il a obtenu le baccalauréat en 1953 et s’est inscrit au département de Médecine à l’université d’Alger (Faculté centrale). Il a rejoint les cellules du Front de libération nationale (FLN), dirigées par Mohamed Seghir Nekkache en 1955.
Après la grève des étudiants du 19 mai 1956, le défunt a rejoint les rangs de la Révolution à Médéa, où il eut des contacts avec des moudjahidine avant d’adhérer à l’Armée de libération nationale (ALN) en juin 1956 dans la région de Tamezguida. Son rôle consistait à fournir le soutien médical et les premiers soins aux moudjahidine et aux populations civiles rurales, et à former les infirmiers et les cellules médicales dans les régions de la Wilaya IV historique.
Puis, on le nomme commandant de la 3eme région de la Wilaya IV historique en 1959, nomination qui coïncida avec le lancement de l’opération militaire « Challe » dans la région qu’il supervisait (Chlef et Ouarsenis). Après le décès de Mohamed Bounaama le 8 aout 1961, tombé en martyr, « Si Hassan » lui succéda à la tête de la Wilaya IV historique jusqu’à l’indépendance.
Après l’indépendance, le défunt occupa plusieurs fonctions et responsabilités, dont membre du bureau politique du parti du Front de libération nationale (FLN) en 1964. Il fut nommé président de la commission du dialogue national en octobre 1993, et président de la Conférence de l’entente nationale, en 1994.
Pour conclure, le défunt qui était également président de la fondation de la Mémoire de la wilaya IV historique jusqu’à sa mort, insistait sur l’importance de l’écriture de l’histoire afin de contribuer à la préservation de la mémoire collective du peuple algérien.