(AFP) – Une femme de 80 ans blessée dans son appartement par des éléments d’une grenade lacrymogène tirée lors des incidents qui ont suivi les manifestations organisées samedi à Marseille, est morte dimanche dans le bloc opératoire d’un hôpital marseillais, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
La vieille dame, née en juillet 1938 et de nationalité algérienne, se trouvait chez elle, fermant les volets de son appartement, au quatrième étage d’un immeuble proche de la Canebière, lorsqu’un projectile l’a heurtée au visage, ont indiqué ces sources. Transportée à l’hôpital de la Timone puis à l’hôpital de la Conception, elle y a été opérée mais est décédée « d’un choc opératoire », a déclaré le procureur de la République à Marseille, Xavier Tarabeux.
« On a retrouvé chez elle des plots de grenades », a précisé le procureur. Mais « à ce stade, on ne peut pas établir de lien de cause à effet entre la blessure et le décès », a précisé M. Tarabeux. Un autopsie doit être pratiquée lundi.
Des incidents violents avaient éclaté samedi en fin de journée sur le Vieux-Port, puis sur la Canebière, après une journée marquée par plusieurs manifestations dans la cité phocéenne, à l’appel des « gilets jaunes », de la CGT mais aussi d’un collectif né après la mort de 8 personnes dans l’effondrement de deux immeubles début novembre dans le centre-ville.
« La dame était en train de fermer ses volets pour éviter les fumées de bombes lacrymogènes et en a reçu une en pleine face », a assuré à l’AFP Salim Moussa, avocat d’une amie de la victime qui habite l’immeuble en face, le projectile qui l’a touché est bien une bombe lacrymogène.
Il a par ailleurs ajouté son souhait de comprendre « si c'(était) la bombe lacrymogène ou le traitement médical » administré à une personne « à la santé fragile » qui était à l’origine du décès.