Christiane Taubira, qui avait annoncé à tort l’abandon de «l’extension de la déchéance de la nationalité» dans le projet de révision constitutionnelle, a expliqué mercredi que «la parole dernière sur ce sujet était celle duprésident».
«La parole première est celle du président de la République. Elle a été prononcée au Congrès à Versailles. La parole dernière est celle du président de la République, elle a été prononcée ce matin en Conseil des ministres et c’est le point final», a expliqué la garde des Sceaux lors d’un point presse aux côtés notamment de Manuel Valls, à l’issue du Conseil des ministres.
Le Premier ministre a assuré pour sa part que le texte sur la réforme constitutionnelle, qui retient finalement la déchéance de nationalité pour tous les binationaux condamnés définitivement pour terrorisme, serait défendu par Christiane Taubira et lui-même «ensemble» devant le Parlement.
«C’est son rôle au sein du gouvernement comme Garde des Sceaux et nous défendrons ensemble ce texte devant le Parlement», a-t-il dit. «Chacun, chacun, chacun, a droit à ses doutes, à ses interrogations, à ses questionnements et à ses analyses. Heureusement, nous sommes dans une démocratie», a-t-il martelé. La garde des Sceaux avait auparavant répondu à la question d’une journaliste sur son maintien au gouvernement après sa «fausse» annonce.
«Ce qui est important dans la situation actuelle, ce n’est pas ma présence ou non au gouvernement, c’est la capacité pour le président de la République et le gouvernement de faire face au danger auquel nous sommes confrontés et d’apporter les réponses les plus efficaces», a-t-elle déclaré en ironisant sur ces journalistes qui depuis trois ans s’interrogent sur son départ du gouvernement.
Sur l’extension de la déchéance de la nationalité aux binationaux né en France, la ministre a également tenté de minimiser ses récentes prises de distance. «La seule fois ou je me suis exprimée sur la déchéance de la nationalité, je n’ai pas hésité à dire que ceux qui retournent leurs armes contre leurs compatriotes s’excluent eux-mêmes de la communauté nationale. J’ai ajouté que ce sujet concerne le droit du sol», a fait valoir la ministre.
Interrogée lundi sur la radio algérienne Chaîne 3 lors d’un déplacement en Algérie, Christiane Taubira avait alors déclaré : «Cette déchéance de nationalité sur des personnes nées françaises, qui appartiennent depuis leur naissance à la communauté nationale, ça pose un problème de fond sur un principe fondamental qui est le droit du sol».