Déchets incinérés et rongeurs irritent à Oujlida

Déchets incinérés et rongeurs irritent à Oujlida

Le quotidien en cette saison estivale est bien compliqué pour les habitants de la zone d’habitat urbaine nouvelle d’Oujlida (commune de Tlemcen), qui respirent les odeurs nauséabondes des fumées d’ordures ménagères incinérées par les agents communaux devant leurs bâtiments et craignent pour leur santé. Pour M’hamed, un émigré, qui habite dans la cité des 300 logements sociaux participatifs (LSP) d’Oujlida, la vie s’est transformée en enfer. «Je ne comprends même pas qu’on puisse laisser faire ça, c’est immonde ! Ces odeurs dérangent tout le voisinage. Au lieu de ramasser les déchets dans leur camion poubelle ou benne tasseuse, les agents de la commune les brûlent au cœur même de notre cité et nous font avaler les odeurs insupportables ! Ça dérange tout le voisinage, on n’en peut plus !», raconte M’hamed.

Son appartement est situé juste en face du dépotoir d’ordures ménagères où les agents mettent à chaque fois le feu. Sa terrasse donne directement sur les fumées qui se répandent sur tous les immeubles lors de l’incinération surtout en ces moments de fortes chaleurs. «La terrasse c’est fichu, et les odeurs s’immiscent dans mon appartement même fenêtres fermées ! Je ne sais vraiment pourquoi ces employés de l’APC agissent de la sorte, peut-être qu’ils ont reçu des consignes de la part de leurs chefs pour incinérer les immondices ici même dans la cité pour éviter de les transporter vers le centre d’enfouissement de Saf Saf ?», s’interroge-t-il. Pour lui, il est strictement interdit de procéder à l’incinération de ces ordures au milieu des centres urbains.

Par ailleurs, les habitants se plaignent d’une recrudescence des rongeurs à la cité depuis le début de cette saison estivale. Certains se sont même introduits dans des appartements. «Ils sont partout ! Les poubelles débordent de tous les côtés, les rats viennent s’y nourrir et rentrent même dans nos appartements et magasins. À la nuit tombée, mieux vaut regarder où l’on met les pieds, sous peine d’en croiser un, comme ce fut le cas récemment dans le hall d’entrée d’un immeuble, où un enfant qui a voulu pousser le rat avec son pied, s’est fait mordre au mollet à travers son pantalon. L’enfant a été conduit par un voisin au CHU. La morsure n’était pas profonde, et on lui a prescrit des antibiotiques pendant une dizaine de jours», se lamentent d’une seule et même voix la centaine de propriétaires et locataires de cette résidence construite récemment. Selon un fonctionnaire qui habite Oujlida, la plupart des quartiers sont infestés par ces rongeurs dérangeants.

«Cette prolifération de rats porteurs de maladies est due surtout aux nombreuses lacunes de l’hygiène des regards et à l’absence de nettoyage sur les voies publiques. Le manque de traitements encourage également l’invasion importante de rats. Aucune campagne de dératisation n’a été menée dans les rues et espaces d’Oujlida pour lutter efficacement contre ce fléau nuisible. Il faudrait programmer une dératisation commune avec les associations sur des rues et quartiers bien ciblés. Les traitements doivent être réguliers avec des campagnes très suivies dans le temps. Mais, les citoyens doivent également faire preuve de civisme car on ne peut pas jeter les poubelles n’importe où et à n’importe quelle heure pour ne pas favoriser la prolifération des rats», préconise Djelloul, président d’une association de quartier.

Les herbes sauvages, les nuisances sonores, les poussières, le mauvais état des rues ainsi que le manque d’éclairage public sont également des sujets qui préoccupent les habitants de cette grande agglomération résidentielle, implantée au milieu des champs et sur des anciennes exploitations agricoles. Devenue une agglomération cosmopolite au nord de la ville de Tlemcen, Oujlida a besoin aujourd’hui d’une plus grande attention afin de donner plus de confort et d’espace vivable aux habitants.

Khaled Boumediene