Déclarations de Belmadi : est-ce le dérapage de trop ?

Déclarations de Belmadi : est-ce le dérapage de trop ?

Visiblement, le sélectionneur national Djamel Belmadi ne maîtrise plus ses sorties médiatiques qui comportent de nombreuses fausses notes. Lors de sa dernière interview qu’il a accordée au site officiel de la FAF, il a tiré à boulets rouges sur l’arbitre gambien Bakary Gassama, ce qui a fait réagir la fédération camerounaise de football qui devrait saisir la commission d’éthique de la Fifa.

Djamel Belmadi n’arrive toujours pas à digérer l’élimination des Verts de la prochaine coupe du monde. Il pointe du doigt l’arbitrage vicieux de Bakary Gassama. Lors de la dernière interview qu’il a accordée au site officiel de la fédération algérienne de football, il a descendu en flammes le Gambien. «« Je n’ai pas aimé le voir le lendemain (du match) confortablement assis dans nos salons à l’aéroport boire un café et manger un mille-feuille. Je lui ai vidé mon sac et je l’ai recroisé en Turquie et je lui ai dit qui il était encore, a lancé le sélectionneur des Fennecs. Quand on va en Afrique, on n’a pas souvent de traitement de faveur. Il a enlevé l’espoir de tout un peuple et on le laisse comme ça… Je ne dis pas qu’il faut le tuer mais il ne faut pas le laisser tranquille. », dira-t-il.

Dans un communiqué publié lundi, Samuel Eto’o, le président de la Fécafoot, a contesté « ces allégations diffamatoires instillées de manière allusives et formulées de façon répétitive par les dirigeants algériens du football », ajoutant que le Cameroun se réservait « le droit de porter l’affaire devant la Commission d’éthique de la FIFA dans les prochains jours ».

« La Fécafoot est profondément attachée aux valeurs du sport, poursuit Eto’o. Elle rappelle que la glorieuse incertitude de notre sport peut réserver des résultats difficiles à accepter. Mais qu’en toutes circonstances, doivent prévaloir le respect de la règle du jeu, la considération due à l’adversaire et l’acceptation du résultat. ».

Sur Canal+, l’ex-international camerounais, Patrick Mboma, a défendu la prestation de Bakary Gassama lors du match Algérie-Cameroun. « Dans l’absolu, nous n’avons (en Afrique) pas les meilleurs joueurs du monde, nous n’avons pas dans l’absolu les meilleurs entraîneurs du monde, pourquoi dans l’absolu voudriez-vous qu’on ait les meilleurs arbitres du monde ? Pourquoi ne pas accepter l’arbitrage tel qu’il est ? Monsieur Gassama fait quand même partie des meilleurs sifflets du continent. Il a le droit de faire ses erreurs ».

Où est le rôle de la cellule de communication de la FAF ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce dérapage fut de trop pour le sélectionneur national qui ne maîtrise plus ses sorties médiatiques. Les échecs et les défaites font partie du jeu, certes, et il devra se montrer plus calme quand les choses ne vont pas comme il le souhaite.

Ce n’est pas une première puisque Belmadi a déjà des antécédents avec les journalistes algériens, notamment avant le match aller des barrages face au Cameroun. Sous pression, il se permettait de s’en prendre à certains confrères juste parce qu’ils lui ont demandé des explications à propos de ses choix.

Enfin, on se questionne sur l’utilité de la cellule de communication de la fédération algérienne de football. Les responsables de cette cellule auraient dû voir la vidéo (L’interview a été réalisée au Qatar par un journaliste Algérien, ndlr), et avertir le sélectionneur national de certaines déclarations qui risquent de le nuire. Hélas, la vidéo de l’interview a été directement publiée sur le site officiel de la FAF avec une qualité de son très médiocre…