La classe politique algérienne continue de réagir aux dernières déclarations du président français Emmanuel Macron sur l’Algérie. L’ancien diplomate Abdelaziz Rahabi y voit carrément « des opportunités électorales ».
Dans un poste publié sur sa page Facebook, Rahabi a d’emblée déploré « le niveau de ces déclarations non démenties de la part des autorités françaises ». Pour lui, ces déclarations constituent « un discours sur l’Algérie qui s’adapte à chaque échéance électorale ». Ainsi, il estime que « l’Algérie devient désormais un sujet de débat récurrent » ou carrément « un problème de politique interne pour la France ». Ensuite, Rahabi a livré sa vision sur le rôle que joue l’Algérie aux yeux de la France.
Selon lui, l’Algérie est perçue comme un client et un partenaire sécuritaire durant les premières quatre premières années des mandats présidentiels, puis un épouvantail durant la dernière année » du quinquennat. Ce qui se passe actuellement est intervenu, selon Rahabi, « après que l’élite politique et médiatique ait épuisé tous les moyens de l’islamisation de la radicalité ». Dans le même sillage, il évoque la question des Harkis.
« Dans ce sens, la question des Harkis se pose d’elle-même », a estimé l’ancien ambassadeur. Ces derniers, ajoute-t-il, sont pourtant « considérés, du point de vue de la conscience collective algérienne, comme des traitres à la nation ». « Ce qui est également l’avis de l’opinion publique en France et dans plusieurs pays européens, où ceux qui ont collaboré avec l’occupant nazi sont considéré comme des personnes ayant été envers leur pays », a-t-il encore analysé.
« La nation algérienne ne peut pas être un résultat secondaire de la réalité coloniale »
Selon Rahabi, « il est clair que les deux parties sont des héritiers de mémoires contradictoires concernant cette question, sur laquelle chacun doit assumer sa propre histoire et ses responsabilités la concernant ».
À ce propos, il précise que « l’égalité dans la souveraineté des États se base uniquement sur cette condition et constitue la meilleure garantie pour des relations apaisées, qui ont été pourtant, au cœur des discussions courageuses et déterminées entre les deux présidents Tebboune et Macron ».
Dans un autre angle, l’ancien ministre estime que « le processus du changement démocratique doit être une revendication interne, car l’intervention des forces étrangères, s’agit d’un facteur de ralentissement et de déviation plus qu’un facteur d’accélération des expériences de transition démocratique ».
À propos des interrogations de Macron sur l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française, Rahabi déclare : « la nation algérienne ne peut pas être un résultat secondaire de la réalité coloniale, mais plutôt un résultat de résistance contre un système de domination par la force ».