Décolonisation en Afrique : Achever le processus de libération

Décolonisation en Afrique : Achever le processus de libération

«Le parachèvement du processus de la décolonisation en Afrique et la pleine consécration du droit des peuples à l’autodétermination sont tributaires  de la solidarité entre les peuples africains et de leur soutien à la cause sahraouie  conformément aux fondements et références de lutte et à la légalité  internationale» c’est ce qui a été souligné, hier, par le ministre d’État et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Ramtane Lamamra, lors de son allocution d’ouverture des travaux du colloque international portant sur «la contribution de l’Algérie dans la décolonisation en Afrique».

Après avoir rappelé le rôle de l’Algérie dans toutes les révolutions, qu’elles soient arabe, africaine, asiatique et latino-américaine le chef de la diplomatie algérienne tiendra à préciser que «la Révolution algérienne a été une inspiration pour les autres peuples qui aspirent  à leur indépendance».

Aussi, comme il le dira, «les peuples colonisés, conscients du nouveau contexte international favorable qui s’offre à eux, se lancent dans la lutte pour leur indépendance». Cette émancipation des colonies se fera pour les uns par la négociation, pour les autres par la force.

La grandeur de la révolution algérienne, la justesse et la noblesse de sa cause «ont en fait une source d’inspiration pour tous les peuples et nations épris de liberté et un phare pour tous les mouvements de libération à travers le monde» a-t-il insisté.

«Quand le continent africain était le plus exposé aux affres du colonialisme et de la discrimination raciale sous toutes ses formes, c’est tout naturellement que l’Algérie a été le point de chute des grandes figures africaines  de la résistance comme Nelson Mandela de l’Afrique du Sud, Robert Mugabe du Zimbabwe, Samora Machel du Mozambique, Amilcar Cabral de Guinée-Bissau, Sam  Nujoma de Namibie et Agostinho Neto de l’Angola», a encore  précisé le chef  de la diplomatie algérienne.

M. Lamamra a rappelé par ailleurs, «la contribution importante  et le  rôle exceptionnel» du Président Bouteflika, nommé Abdelkader el Mali à l’époque de la révolution nationale, lors de sa présidence à l’Assemblée  générale de l’ONU en 1974, notamment l’exclusion de la délégation sud-africaine de l’apartheid.

Il a mis l’accent en outre sur l’occasion donnée, pour la première fois, au président de l’Organisation de libération palestinienne (OLP), le défunt  Yasser Arafat, de participer aux travaux de l’Assemblée générale et de prendre la parole, faisant de lui, premier leader d’un mouvement de libération à monter à la tribune des nations unies.

« La contribution importante  et le  rôle exceptionnel » du Président Bouteflika mis en exergue

Il a indiqué qu’à partir de ce moment le 29 novembre est devenu la journée de Solidarité avec le peuple sahraoui, en insistant sur le fait  que «l’Algérie réitère encore une fois son soutien à la cause et au peuple palestinien dans sa lutte pour la récupération de sa souveraineté, sa liberté et son indépendance, pour le recouvrement de ses droits légitimes et l’instauration  d’un Etat indépendant avec Al-Qods pour capitale », en saluant toutefois l’Afrique pour sa reconnaissance de l’Etat palestinien comme cause africaine qu’il faut défendre par tous les moyen.

Le ministre a également fait savoir, que  «Fidèle à ses principes constants et à ses convictions ancrées quant au soutien au droit des peuples à l’autodétermination, l’Algérie a apporté l’appui nécessaire à nombre d’états africains pour le recouvrement de leur souveraineté et leur liberté», a-t-il ajouté, soulignant que cet appui «s’est matérialisé  sur les plans politique, diplomatique, militaire, financier, mais aussi de la  formation des dirigeants révolutionnaires de ces pays frères qui ont  joué un rôle crucial dans l’indépendance de leurs pays ».

Il a cité a titre d’exemple, parmi les figures emblématiques qui ont eu une formation militaires en Algérie les deux dirigeant sahariens les défunts, El-Ouali Mustapha Sayed et Mohamed Abdelaziz.   Parmi les «principes authentiques», dira t-il, de la diplomatie algérienne sous la direction du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, son attachement «constant» à répandre les principes de paix et de stabilité entre les peuples et sa contribution au règlement des conflits par  la voie pacifique conformément aux valeurs de Novembre.

Il a affirmé que «l’Algérie est demeurée fidèle à son appartenance africaine, s’employant à promouvoir la coopération et à renforcer ses relations avec les différents Etats africains et consentant d’importants efforts pour réunir les  conditions propices au développement durable et l’éradication de la pauvreté, l’analphabétisme et les maladies».

Le ministre a mis en avant, dans ce sens, l’initiative du président de la République consistant en l’annulation de la dette de nombre d’Etats africains. Pour M. Lamamra, la manifestation économique qui se tiendra dans les  prochains jours à Alger permettra de passer en revue les moyens à même de promouvoir  la coopération entre les hommes d’affaires africains, d’explorer les opportunités d’investissement et de partenariat, et de développer les échanges commerciaux «au service d’une plus grande coopération et des intérêts communs des peuples  africains».

M. Lamamra a présenté le souhait de l’Algérie, à travers ce colloque, d’en faire l’occasion pour célébrer la fraternité, notamment la coopération entre les pays africains. «Nous avons le plus grand besoin de renforcer ces liens comme une base solide de laquelle on va se lancer pour un meilleur avenir et un futur prospère basé sur une entraide économique, ainsi que pour arriver au développement et la paix».

Tayeb Zitouni : « Par son parcours, l’Algérie est devenue une référence pour les mouvements de libération »

Pour sa part, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni a indiqué que la guerre de Libération nationale qui a mis fin à 132 ans de colonialisme, grâce à son parcours jalonné de résistances populaires, de luttes de libération, et de positions fermes, est devenue une «référence» pour les mouvements de libération en Afrique, et a ouvert les bras aux chefs de ces mouvements dans le domaine de l’instruction et des enseignements.

L’Algérie poursuivra résolument ses efforts pour la consolidation de ses relations de coopération avec les pays africains et la création d’un  cadre adéquat pour exprimer sa solidarité avec les peuples du continent et le  soutien aux causes justes, notamment le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental, a-t-il encore affirmé.