Dégringolade des prix du pétrole, Réunion urgente de l’Opep en février?

Dégringolade des prix du pétrole,  Réunion urgente de l’Opep en février?

Les prix qui n’ont cessé de s’enfoncer

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole pourraient tenir une réunion extraordinaire d’ici deux mois dans le cas où les cours de l’or noir resteraient à des niveaux trop bas.

Les pays membres de l’Opep sont dos au mur. Ils ne sont plus pratiquement maîtres de leur destin. Une bonne partie d’entre eux ont le couteau sous la gorge, d’autres s’en remettent au ciel pour ne pas rendre l’âme. Le cartel va-t-il se résoudre à éponger le surplus de pétrole qui inonde le marché? Seule alternative efficace pour redresser des prix qui n’ont cessé de s’enfoncer pour perdre plus de 60% de leur valeur depuis le mois de juin 2014.



Cette position qui avait été défendue depuis pratiquement, une année par le Venezuela notamment mais aussi par l’Algérie, dont les économies respectives ont été sérieusement impactées, (à un degré moindre toutefois pour l’économie nationale qui dispose de réserves de changes qui devraient lui suffire à tenir le coup pendant deux années au moins). Rappelons que l’Algérie et le Venezuela s’étaient concertés au plus fort de la dégringolade des prix du pétrole. «Nous avons évoqué le marché pétrolier international et réaffirmé notre position à défendre le prix du pétrole», avait déclaré le ministre du Pouvoir populaire pour les Relations extérieures du Venezuela, Rafael Ramirez, au mois de novembre 2014, à Alger, à l’issue d’un entretien avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.

L’ex-ministre algérien de l’Energie, Youcef Yousfi, s’était carrément prononcé pour une réduction de la production de l’Opep. Elle est à nouveau dans l’air du temps. Elle est remise sur le tapis par le ministre nigérian du Pétrole Emmanuel Kachikwu président en exercice de l’organisation, qui aurait plaidé pour une «réunion très urgente» de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) si jamais les cours restaient à des niveaux très bas d’ici février selon Matt Smith, chez ClipperData. Il était temps car toutes les projections tendent vers une conjoncture morose du marché pétrolier qui croule sous une offre pléthorique. Il faut souligner que l’Opep n’est pas étrangère à cette situation puisqu’elle pompe de 1,5 million à 2 millions de barils par jour de plus que son plafond qui a été fixé en principe à 30 millions de barils par jour. Avec le retour de l’Iran ce volume devrait s’amplifier alors que la production de pétrole de schiste américain, qui a joué un rôle de premier plan dans la dégringolade des prix, ne semble pas vouloir décliner à un rythme assez soutenu pour inverser la tendance. La stratégie dictée par le chef de file de l’Opep donne l’impression de faire chou blanc. L’Arabie saoudite qui s’est toujours prononcé pour le maintien du niveau de production du cartel (tout en se permettant d’ouvrir davantage ses vannes) a décidé de livrer une guerre des prix féroce aux Américains dans le but de faire reculer leur production de pétrole de schiste. Une stratégie qui, finalement, n’a fait que contribuer à couler le baril. Le couteau a désormais atteint l’os. Les experts sont unanimes. «Le marché restera sous pression tant que nous ne verrons pas de signes de la part de l’Opep… les marchés vont continuer à chercher à toucher le fond» avait prédit Gene McGillian, chez Tradition Energy. L’or noir a viré au rouge. Hier, vers 12h30 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, dont c’est le dernier jour d’utilisation comme contrat de référence, valait 37,58 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 87 cents par rapport à la clôture de mardi. «Les cours du pétrole sont soumis à une pression considérable et perdent à nouveau les gains enregistrés la veille. La perspective de l’arrivée sur le marché de pétrole supplémentaire en provenance des États-Unis et d’Iran au début de 2016 pèse sur le marché», indiquaient les analystes de Commerzbank. Le Congrès américain a décidé d’abolir l’interdiction des exportations de brut américain, en vigueur depuis 40 ans. Le moment est donc tout indiqué pour fermer les vannes.

L’Opaep se réunit ce dimanche au Caire

Le ministre de l’Energie, Salah Khebri, participera aux travaux de la 95e session de la réunion ministérielle de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep), qui se tiendra dimanche prochain au Caire, a indiqué hier le ministère dans un communiqué. Cette session sera consacrée à l’examen de la situation du marché pétrolier international, aux questions organisationnelles et à l’évaluation des activités de cette organisation, basée à Koweit City, et des sociétés arabes sous son égide, explique la même source. La réunion des minisBR>tres sera précédée par celle des experts prévue aujourd’hui et demain ajoute le communiqué.