Délocalisation du marché de la Bastille d’Oran: «Pas de lancement de travaux sans un accord avec tous les commerçants»

Délocalisation du marché de la Bastille d’Oran: «Pas de lancement de travaux sans un accord avec tous les commerçants»

Une fois de plus, ce qui est devenu «un dossier délicat» à traiter est revenu au-devant de la scène oranaise. Hier, une annonce avait été faite, laissant penser qu’enfin un accord a été conclu, entre les autorités locales et les commerçants du marché des Aurès, plus connu sous l’appellation La Bastille, pour leur délocalisation en vue de lancer les travaux.

Amel Bentolba – Oran (Le Soir) – Dans les faits, rien n’a été lancé, et encore moins l’existence d’un accord définitif entre les deux parties.

Un dossier ouvert depuis 2006 et qui traîne à ce jour, car au départ, il était davantage question de transformer cette rue marchande en une rue piétonne. Cette idée, beaucoup l’ont jugé farfelue, car elle briserait un «mythe» de l’histoire de la ville. C’est alors que le dossier a été remis dans les tiroirs, puis ressorti avec l’arrivée de chaque nouveau wali.

Le challenge, cette fois-ci, ce n’est pas de parvenir coûte que coûte à résoudre cette question que beaucoup de walis n’ont pas pu solutionner, mais il s’agit pour les autorités locales de réhabiliter justement cette tranche de l’histoire d’Oran, en prévision des Jeux méditerranéens. Qui visite Oran sans demander à se rendre sur ces lieux ?

Hier, aucun forcing n’a été exercé pour lancer les travaux, tout d’abord parce que M. Miloud Chérifi privilégie la communication et l’échange avec les citoyens sans se contenter des rapports qui, d’ailleurs, dans ce dossier, se sont avérés incomplets voire confus. Sur place, le chef de l’exécutif a écouté les commerçants, et surtout leur a assuré que tant qu’il n’y avait pas d’entente entre tous les commerçants du marché de La Bastille et les services de wilaya, les travaux ne seront pas lancés.

«Il faudra également s’entendre sur un lieu temporaire vers lequel vous serez affectés en attendant la fin des travaux pour revenir à vos emplacements initiaux». Une assurance qui a calmé les esprits, nous confie Djamel, un membre de l’Association des commerçants de La Bastille, qui explique que la durée de trois mois de travaux est trop longue et porterait préjudice au gagne-pain de centaines de familles qui représentent les 140 étals du marché, sans oublier les locataires et les propriétaires des magasins se trouvant également dans la rue commerçante. «On ne bougera pas tant qu’on ne s’entendra pas sur tous les détails et à commencer par le lieu temporaire de notre affectation».

Le marché Michelet a été justement proposé comme lieu de commerce en attendant la fin des travaux. «Un lieu sans structures, sans âme, il ne nous convient pas.

D’autant plus il n’a pas une grande affluence, déjà depuis 10 ans le rendement au niveau du marché des Aurès a beaucoup baissé en raison des multiples relogements et avec cette affectation temporaire, cela va nous porter préjudice. Nous avons proposé un espace qui pourrait contenir jusqu’à 40 étals au niveau du chemin vers Clichy, ou encore une partie vide du côté de l’ancien Prisunic, sur une  ruelle mitoyenne avec le grand hôtel…».

Une énième rencontre devra regrouper les représentants du marché des Aurès, ex-La Bastille, et les services de la commune en vue de parvenir à un accord, car les travaux n’attendent que le feu vert du wali pour entamer la première tranche consistant à 150 mètres.

Il sera question de ravalement des façades des immeubles, du revêtement du sol, des travaux d’électricité et d’AEP.

A. B.