Les Algériens doivent payer l’accès à la plage, le stationnement de leurs véhicules au niveau des parkings, la location d’une tente ou d’un parasol et d’une chaise. En tout, débourser 1 500 DA au minimum.
A moins de 24 heures du coup d’envoi de la saison estivale 2010, les préparatifs battent leur plein au niveau du ministère du Tourisme, mais également au niveau des plages du pays.
Le lancement officiel se fera dans quelques heures seulement, mais les Algériens se demandent quelle est la nouveauté pour cette année ?
Les prix qui seront proposés aux futurs estivants seront-ils adaptés au revenu de chaque famille ? L’accès à la plage est-il payant cette année, comme c’était le cas les années passées ? La prestation de service sera-t-elle au rendez-vous ? Les conditions d’accueil seront-elles améliorées ?
Autant de questions que se poseront beaucoup de citoyens dès l’ouverture de la saison estivale. Toutefois, rien n’indique que cette année sera la meilleure en termes de confort, de qualité et de prix, malgré quelques efforts consentis par la tutelle. Bien au contraire, les Algériens seront une nouvelle fois très déçus par les offres proposées par les établissements hôteliers du pays.
Même du côté du ministère, rien n’est fait au jour d’aujourd’hui pour améliorer ce rendez-vous, si ce n’est quelques petites retouches comme chaque année. Un nouveau ministre vient d’être installé à la tête de ce département, il s’agit de Smaïl Mimoun, ex-ministre de la Pêche. On attend beaucoup de ce changement, mais au niveau des plages ou des hôtels, la situation est malheureusement identique à celle de l’année passée.
A Alger par exemple, on annonce la réouverture de trois nouvelles plages pour cette année, ce qui porte le nombre des plages autorisées à la baignade à 58. Cependant, les préparatifs en sont encore au stade des balbutiements.
Pis, pour accéder à ces plages, les Algériens doivent payer, après avoir payé le stationnement de leurs véhicules au niveau des parkings, la location d’une tente, ou d’un parasol et d’une chaise. En tout, chaque famille devra débourser 1 500 DA au minimum. Pour les estivants qui veulent louer un bungalow ou un appartement dans un hôtel deux étoiles, les prix sont faramineux.
45 000 DA pour quinze jours seulement est le prix proposé par certains établissements à quelques dizaines de kilomètres de la capitale, alors qu’un estivant algérien peut débourser la même somme pour un séjour plus intéressant en Tunisie avec à la clef une demi-pension assurée dans un hôtel trois étoiles.
D’autre part, le ministère du Tourisme n’a pas dévoilé son programme pour cette saison estivale qui sera écourtée en raison du ramadhan, à partir du mois d’août.
Les initiatives prises ici et là ne sont pas pérennisées, surtout l’absence d’implication des parties concernées, notamment les autorités locales. On se demande ce qu’est devenu le Plan d’aménagement côtier (PAC) lancé l’année dernière dans la wilaya de Tipasa. Ce plan devait s’étendre pour concerner d’autres wilayas côtières, mais aucun développement n’a été enregistré.
Ce nouveau plan, puisqu’il date d’un an seulement, était censé être un espace unificateur de l’ensemble des acteurs, entre autres, les élus et le mouvement associatif et professionnel du tourisme afin de booster le secteur. L’absence d’une prise de considération de ce plan a poussé bon nombre de citoyens à craindre le pire pour cette année. Ils réitèrent leurs inquiétudes de voir les problèmes récurrents refaire surface.
Manque criant d’infrastructures d’accueil, absence parfois de sécurité (vols de biens, agression etc.), absence de commodités nécessaires, manque flagrant d’animation et cherté des prix des locations.
La situation telle qu’elle se présente aujourd’hui donne un avant-goût de ce qui nous attend, de ce qui est déjà prévu, ou de ce que nous devons subir cette année, avec toujours les insuffisances et la flambée des prix des bungalows qui poussent beaucoup d’Algériens à jeter leur dévolu sur d’autres destinations, telles que le Tunisie, la Grèce ou la Turquie.
Ces pays offrent des vacances beaucoup plus agréables avec un bien meilleur rapport qualité-prix. Ainsi, comme il était prévisible, à la veille du 1er juin, des actions très timides sont prises pour «assurer» une bonne saison estivale.
Dans l’algérois où le nombre des plages est le plus important au niveau du territoire national, les actions se concentrent comme chaque année sur l’hygiène et la sécurité des plages. Certes, c’est une bonne initiative, mais les Algériens attendent d’autres initiatives plus importantes.
Réduire les prix des séjours, améliorer les conditions d’accueil, moderniser les hôtels et assurer une meilleure prestation de service, tels sont les points essentiels à améliorer pour que les citoyens puissent passer d’agréables vacances en Algérie.
Sofiane Abi