Démolition des baraques, exclusion d’indus postulants, enquêtes policières Un vent de panique souffle sur les bidonvilles à Oran

Démolition des baraques, exclusion d’indus postulants, enquêtes policières Un vent de panique souffle sur les bidonvilles à Oran

Un vent de panique souffle sur les bidonvilles éparpillés un peu partout à travers le territoire de la wilaya. Annoncée récemment par le chef de l’exécutif local, la grande opération de relogement de 8.310 familles sinistrées d’ici la fin 2015 n’a pas fait que des heureux parmi les occupants des bidonvilles et autres baraquements de fortune.

Le durcissement des contrôles confiés aux services de sécurité par la wilaya pour débusquer les indus postulants, fait trembler les occupants des baraquements à Oran. La moindre rumeur sur une descente des enquêteurs crée une panique générale dans ces groupements d’habitations précaires.

Nombreux sont ceux qui demeurent cloîtrer depuis plusieurs jours dans leurs habitations de fortune, attendant un hypothétique passage des enquêteurs. Le nouveau recensement des occupants des immeubles en ruine et des constructions illicites, enclenché il y a quelques jours sur instruction du chef de l’exécutif, risque de provoquer des insomnies à nombreux pères de familles. Comment trouver le sommeil quand nous sommes obsédés par le spectre d’être exclus à la dernière minute des listes des bénéficiaires de cette grande opération de relogement ?

Dans les bidonvilles de Sidi El Bachir, Es-Sénia, Aïn El Beida, El Hassi, El Barki… et les immeubles en ruine de Haï Yaghmoracen (ex-St Pierre) et autres quartiers populaires de la ville, tout le monde retient son souffle. Dimanche matin, la situation était tendue en ce début de semaine à St Pierre suite à une descente des policiers en tenue dans les immeubles menaçant ruine. Les occupants des habitations précaires étaient aux aguets. Les regards un peu craintifs trahissaient la peur d’être exclus du relogement.

Certains ont tenté de sympathiser avec les policiers et les pompiers. Tout est bon pour attirer la compassion des enquêteurs: on raconte le calvaire de vivre en sursis sous un toit menaçant ruine, on exhibe ses origines oranaises et on parle de situation sociale difficile, de ses enfants malades, de son médiocre salaire, etc. Dans les autres bidonvilles qui ceinturent la ville, les bénéficiaires des pré-affectations de logements sociaux commencent à perdre patience.

Leur colère est en train de grandir de jour en jour. Des actions de contestation ont eu lieu ces derniers jours à Es-Sénia, El Hassi et devant le siège de la wilaya. Les promesses des autorités locales de reloger tous les habitants des constructions en ruine ne suffisent plus, les sinistrés exigent désormais du concret.