La marche des travailleurs communaux qu’organise le Syndicat national des personnels de l’administration publique (Snapap) une fois toutes les quinze jours, à Tizi Ouzou, a drainé, hier, beaucoup plus de monde que d’habitude.
Le nombre de participants est passé quasiment du simple au double comparativement à leur dernière marche. La majorité des 67 communes que compte la wilaya de Tizi Ouzou était représentée dans la marche d’hier, comme en témoignent les nombreuses banderoles sur lesquelles leurs noms étaient clairement écrits. Les pressions et autres intimidations exercées par l’administration sur les fonctionnaires des collectivités locales ont été, selon les travailleurs, pour beaucoup dans cette mobilisation d’hier.
L’imposante foule qui s’est formée devant le campus Hesnaoua de l’université de Tizi Ouzou s’est ébranlée à 10h pour suivre le même itinéraire que les marches organisées dans la ville des Genêts depuis le début de la révolution populaire, à savoir Hesnaoua – place de L’Olivier via le centre-ville. Tout comme les étudiants, avant-hier, et celle du peuple, vendredi dernier, les communaux ne se sont pas contentés d’exprimer leur rejet de l’élection présidentielle du 12 décembre prochain, mais aussi leur opposition à la loi de finance 2020 et à la loi sur les hydrocarbures qu’ils considèrent comme un bradage caractérisé des richesses du pays. “Non à la loi de finances 2020”, “Non à la loi sur les hydrocarbures”, “El Djazaïr baouha el-khaouana”, “L’Algérie n’est pas à vendre”, “Non aux élections de la honte”, lit-on sur plusieurs pancartes brandies par les manifestants.
Sur d’autres pancartes, les manifestants rappelaient également les revendications principales du mouvement populaire, à savoir “Yetnehaw gaâ, “Système dégage”, “État civil et non militaire”. Tout au long de l’itinéraire, les travailleurs communaux reprenaient également les mêmes slogans scandés dans la rue depuis plusieurs mois. “Libérez les détenus”, “Bled bledna ndirou rayna, makanch l’vote”, “Djazaïr amana baâtouha ya el khaouana”, “Qanoun el mahrouqat darouh el îssabat”, “Madania machi âaskaria”, “Système dégage”, “Chaâb yourid isqat nidham” étaient entre autres slogans scandés en chœur durant tout le parcours.
À noter que les travailleurs de l’APC de Tizi Ouzou, qui ont observé une journée de grève supplémentaire dimanche dernier, comptent organiser encore une action de protestation aujourd’hui pour dénoncer, disent-ils, les intimidations dont un fonctionnaire a fait l’objet, dimanche dernier, lors de la visite effectuée par les membres de la commission des élections dans cette APC.
Samir LESLOUS