Lors du procès lié à l’affaire du montage des tracteurs agricoles, l’ancien ministre de l’Industrie Youcef Yousfi a rejeté toutes les accusations portées à son encontre, en pointant l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia. Ce dernier a également comparu comme témoins et a livré sa version des faits.
Poursuivi, entre autres, pour avoir accordé d’indus avantages à la société Agro-Industrie appartenant aux frères Kharbouche, l’ancien ministre de l’Industrie nié avoir un lien avec ce dossier. En réponse aux accusations lancées par le juge à son adresse, il évoque le rôle joué par Ouyahia dans son inculpation.
Lors de l’audience d’hier, et alors que le juge lui a signifié qu’il avait « transmis une liste additionnelle de dix sociétés, dont Agro-Industrie, pour le montage de tracteurs », sans que cette dernière soit éligible à cette activité, précise encore le même journal, Yousfi n’a pas manqué de charger l’ancien premier ministre.
« Le Premier ministre m’a saisi en me demandant pourquoi avoir agréé Agro-Industrie », a déclaré l’ancien ministre. Avant d’ajouter qu’il lui avait « répondu par un courrier en date du 25 novembre 2018 en précisant qu’il ne l’a ni autorisé ni agréé ».
Soulignant « l’importation des tracteurs était interdite » à l’époque, Youcef Yousfi précise « qu’aucune autorisation ne peut être donnée sans l’accord du Premier ministre ». Il a également déclaré qu’il avait été « inculpé sur la base du courrier du Premier ministre, sans prendre en compte ma réponse, qui n’a pas été jointe au dossier ».
La réponse de Ouyahia
Appelé à la barre en tant que témoin, l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia a livré sa version des faits par visioconférence depuis la prison d’Abadla à Béchar. D’emblée, il a nié les faits avancés par Youcef Yousfi et avoir lu la réponse de ce dernier.
Cependant, il reconnaît avoir interdit l’importation des kits destinés au montage des tracteurs agricoles, selon ce qu’a rapporté le quotidien Liberté. Selon lui, deux sociétés de joint-venture entre capitaux publics et de constructeurs étrangers n’arrivaient pas à vendre les 2 000 qui étaient alors en stock.
En effet, Ouyahia explique que « ces sociétés étaient à l’arrêt parce que leurs produits ne se vendaient pas ». Cela pour arriver aux raisons ayant poussé les autorités à restreindre les importations de véhicules.
Selon lui, cette mesure est intervenue suite à la chute des réserves de change en 2017. « Les réserves de changes ont chuté à 60 milliards en 2017. Si nous n’avions rien fait, il n’y aurait aucun sou dans les caisses aujourd’hui », a-t-il ajouté.