Le détenu d’opinion et homme politique le général à la retraite, Ali Ghediri a adressé, ce samedi 24 avril, une lettre à l’opinion publique pour dénoncer encore une fois sa détention « arbitraire ».
Dans sa lettre, lue lors d’une conférence de presse organisée par le comité pour sa libération, Ali ghediri a tenu d’abord à remercier toutes celles et ceux qui ont bravé les interdits est manifesté d’une manière ou d’une autre leur solidarité à mon égard ».
Dénonçant sa détention, l’ancien général a encore écrit : « lorsque l’arbitraire s’érige en règle dans le fonctionnement des institutions et que les établissements pénitentiaires de la république soient détournés de leur vocation première pour servir de lieux de confinement pour ceux que le pouvoir désigne comme opposant pour étouffer les voix. Le silence devient caution et la complicité une posture assumée pour ne pas en dire davantage ».
Il est notamment ainsi, continue le détenu, « lorsque ces opposants n’ont fait qu’exprimer une opinion, une idée, un projet de société, ou, seulement se porter candidat aux élections présidentielles avec la promesse de rompre avec le système qui a mis l’Algérie à genoux ».
En détention depuis le 13 juin 2019
Pour lui, « lorsque les libertés fondamentales font défaut, ces actes banals, ces formes d’expression citoyennes sont assimilées par les décideurs à un crime ; Si tant est qu’il le soit, je l’assume, dussé-je le payer au prix de ma vie ».
S’adressant aux présents à la conférence de presse tenue aujourd’hui, Ghediri déclare dans sa lettre : « votre présence ici, dans cette salle, est pour moi une source de réconfort, j’en dirais autant de votre dénonciation soutenue de la détention arbitraire dont je fais l’objet ».
Rappelant qu’il est en détention depuis le 13 juin 2019, Ali Ghediri se déclare qu’il est le détenu politique le plus ancien. « Je dirais même le seul de la république », a-t-il encore ajouté.
L’appel de Ghediri sur le mouvement Hirak
S’exprimant sur le mouvement de contestation populaire Hirak, le détenu a livré son point de vue en affirmant que cette « révolution citoyenne incarne par sa forme autant que par son contenu, on ne peut mieux le prolongement de la révolution du 1er novembre 1954 et les résolutions du congrès de la Soummam », notant que « cet évènement majeur fait désormais figure de marquer notre histoire nationale ».
Il a ensuite lancé un appel aux Algériens concernant le Hirak : « Veillez à sa trajectoire patriotique préservez en le cours pour la prémunir contre toute tentative d’infiltration, de récupération et de holdup idéologique (…) La vigilance de tous est requise. C’est notre devoir de citoyen ».