Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, s’est exprimé aujourd’hui,30 avril 2019, depuis la 5 ème région militaire. Il a évoqué encore une fois les affaires de corruption affirmant que « L’ANP détient des informations avérées sur des dossiers de corruptions lourds » il appelle également à ne pas s’écarter de la voie constitutionnelle, quelles que soient les conditions et les circonstance. L’homme militaire s’est également exprimé sur les élections présidentielles, il souligne qu’elles « constituent la solution idéale pour sortir de la crise.»
«Concernant la poursuite en justice de tous ceux impliqués dans le pillage du denier public et la dilapidation des richesses du pays, qui fait partie des principales revendications que le peuple a exprimé avec insistance, depuis le début de ses marches pacifiques, je voudrais indiquer que les services du Ministère de la Défense Nationale détiennent des informations avérées concernant plusieurs dossiers lourds de corruption, dont je me suis enquis personnellement, dévoilant des faits de spoliation des fonds publics avec des chiffres et des montants faramineux. Aussi et partant de notre souci profond de protéger l’économie nationale, les services de sécurité se sont chargés de mettre ces dossiers à la disposition de la justice pour les étudier et enquêter pour poursuivre tous ceux qui y sont impliqués.»
«L’Armée Nationale Populaire demeurera vigilante, conformément aux revendications insistantes du peuple et de ce que lui confèrent la Constitution et les lois de la République, assumant sa responsabilité face à l’Histoire. Aussi, le Commandement de l’Armée Nationale Populaire a donné les garanties suffisantes et s’est engagé à accompagner la justice dans l’accomplissement de ses missions nobles et sensibles, après s’être affranchie de toutes les contraintes, pressions et diktats, loin de toute démarche sélective et conjoncturelle, sans exclure aucun dossier et en se gardant de toute mesures arbitraire ou de règlement de comptes. Nous insistons également sur la nécessité d’éviter tout retard dans le traitement de ces dossiers, sous le prétexte de révision des procédures légales, laquelle requière beaucoup de temps, ce qui donne la possibilité à certains à échapper à la justice. »
«Il y a lieu d’indiquer que l’opération n’est qu’à son début et, par la grâce de Dieu, notre pays sera assaini définitivement de la corruption et des corrupteurs. Au sein de l’Armée Nationale Populaire, nous n’avons jamais toléré la corruption ; nous étions même les précurseurs dans ce domaine en présentant de hauts cadres militaires par devant la justice militaire, à savoir les anciens Commandants des 1ère, 2e et 4e RM et de la Gendarmerie Nationale et l’ancien Directeur des Services Financiers, dont l’implication dans des affaires de corruption a été confirmée par des preuves tangibles».
«L’attachement profond du Commandement de l’Armée Nationale Populaire à la Constitution, cautionnée par le peuple à travers ses représentants au Parlement, émane du fait que tout changement ou amendement de ses dispositions ne relève pas des prérogatives de l’Armée Nationale Populaire, mais de celles du Président qui sera élu conformément à la volonté du peuple. Cette position de principe est un signe manifeste et constant de la détermination de l’Armée Nationale Populaire à ne pas s’écarter de la voie constitutionnelle, quelles que soient les conditions et les circonstances, et quiconque prétend le contraire fait preuve d’ingratitude envers l’Armée et ses positions de principes constantes, en particulier ces arrivistes qui ont profité des richesses du pays à bien des égards et veulent aujourd’hui donner des leçons à l’Armée Nationale Populaire et son Commandement. Nous récusons catégoriquement ces comportements opportunistes qui ne servent en rien l’Algérie et ne contribuent aucunement à résoudre sa crise. Aussi, il nous appartient à tous de faire preuve de bon sens et de clairvoyance et d’éviter de s’égarer dans des dédales et des conflits secondaires inutiles qui ne servent nullement l’intérêt suprême de la nation et qui sont à même de faire perdurer la crise. Nous comptons sur tous les citoyens jaloux pour l’avenir de leur pays de conjuguer leurs efforts sincères afin d’aboutir aux meilleurs moyens pour mener le pays vers la paix.»
«Dans cette optique, et dans le respect de la Constitution et des institutions de l’Etat, il nous incombe d’œuvrer à réunir les conditions idoines pour l’organisation des élections présidentielles le plutôt possible, du fait qu’elles constituent la solution idéale pour sortir de la crise, faire face à toutes les menaces et dangers qui guettent notre pays et déjouer les desseins hostiles visant à nous mener vers le vide constitutionnel et entrainer le pays dans les spirales de l’anarchie et la déstabilisation. Ce mécanisme constitutionnel permettra d’élire un président de la République ayant la légitimité et les prérogatives pour concrétiser le reste des revendications populaires légitimes et constitue la règle de base pour que notre pays reprenne le cours du développement et de l’édification.»
«A cet effet, j’ai affirmé dans une rencontre antérieure que nous étions en cours de démantèlement des bombes à retardement que le peuple algérien sait pertinemment qui les a plantées au sein de toutes les institutions de l’Etat, et que cette crise, dont nous n’avions guère besoin, a été inventée dans le but de semer les graines de la déstabilisation en Algérie, en créant un environnement propice au vide constitutionnel. Ces individus là, qui ont intentionnellement causé cette crise sont ceux-là même qui tentent aujourd’hui d’infiltrer les marches, brandissant des slogans suspects et tendancieux qui incitent à entraver toutes les initiatives constructives permettant le dénouement de la crise. Ils ont ainsi démontré qu’ils sont l’ennemi du peuple, lequel sait pertinemment comment mettre en échec, en compagnie de son armée, ces complots et mener le pays vers un havre de paix.»