Les ambassadeurs français au Moyen-Orient expriment leur malaise face à la position pro-israélienne du président Macron, jugée « incomprise » et « en rupture » avec la tradition diplomatique équilibrée entre Israël et les Palestiniens.
Selon des sources du média français le Figaro, une dizaine d’ambassadeurs ont rédigé une note commune regrettant ce virage depuis les événements du 7 octobre impliquant le Hamas en Israël.
D’anciens diplomates qualifient cette initiative de « démarche collective sans précédent » de la part des ambassadeurs français au Moyen-Orient et dans certains pays du Maghreb. La note souligne la perception d’une « confusion dans la position française » et met en lumière un désaccord profond entre la France et le Moyen-Orient.
Les conséquences immédiates : Une crise de confiance
Les auteurs de la note alertent sur une crise de confiance « grave » et « durable » entre la France et le Moyen-Orient. Cette tension a déjà des répercussions concrètes, certains ambassadeurs français ne pouvant plus accéder aux cercles décisionnaires des pays où ils sont en poste. De plus, des menaces de mort ont été proférées à l’encontre d’un ambassadeur, et la crédibilité de la France est mise en péril. Des manifestations ont également eu lieu devant les ambassades françaises à Tunis, Téhéran et Beyrouth.
Le gouvernement français réagit aux critiques. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, défend l’influence de la France, soulignant son utilisation « à bon escient ». Il met en avant la capacité d’Emmanuel Macron à avoir des contacts directs avec des chefs d’État influents et à mobiliser une conférence humanitaire à Paris en faveur de Gaza. Cependant, la situation suscite des interrogations quant à la cohérence de la position française.
Une nouvelle orientation de Macron ?
Face aux critiques, Emmanuel Macron semble ajuster sa position. Dans une interview à la BBC, il critique sévèrement les frappes israéliennes contre la population civile de Gaza. Cette évolution est saluée par les critiques internes. Le journaliste Georges Malbrunot commente cette volte-face en soulignant que Macron « se rend compte qu’il fallait re-calibrer son discours ». Cependant, il soulève également le risque de confusion dans la position française, suggérant que le président pourrait perdre en crédibilité.
La crise diplomatique entre la France et le Moyen-Orient expose les tensions autour de la position française dans le conflit israélo-palestinien. Alors que le gouvernement défend son influence, la note des ambassadeurs met en lumière les défis actuels. La récente évolution de Macron suggère une tentative de réconciliation, mais la confusion persistante dans la position française soulève des inquiétudes quant à ses conséquences à long terme. La diplomatie française se trouve à la croisée des chemins, naviguant entre l’affirmation de son influence et la préservation de relations équilibrées au Moyen-Orient.