L’action a débuté vers midi par la réalisation d’une fresque et de dessins, mais aussi des tours de chant et des représentations théâtrales en relation avec l’actualité nationale et cet admirable mouvement de contestation populaire qui exige le départ du système actuel et qui rejette l’article 102 de la Constitution. Le thème de l’une des fresques réalisées par un groupe d’artistes plasticiens était “la déflagration”, ce qui fera dire à un artiste participant à cette manifestation que “l’art est une arme de construction massive et cette peinture explose pour libérer ainsi des voix et des couleurs” tout en précisant que “ce n’est pas seulement un support à dessiner, mais nous avons aussi invité le public à s’exprimer en écrivant un mot en relation avec la révolte populaire sur le même support”. Par ailleurs, et pour l’un des initiateurs de l’événement, “Révolte’art est un rendez-vous regroupant différentes initiatives artistiques et culturelles. C’est un rassemblement d’artistes et d’intellectuels ayant pour but l’accompagnement des revendications citoyennes, légitimes et pacifiques du peuple algérien”, tout en ajoutant qu’“il vise à promouvoir la lutte avec l’art et la culture, et à pérenniser le caractère pacifique de la révolution algérienne”.
Selon un autre artiste, “il s’agit également de faire valoir la solidarité des artistes et leur soutien aux récentes manifestations pacifiques à travers des prestations de leurs arts respectifs, d’organiser des ateliers, des débats et des initiatives improvisées sur place, le tout exécuté dans un échange convivial et une ambiance pacifique pour appuyer davantage les revendications de transition démocratique”. La jeune artiste Melissa Zoui, rencontrée sur place, nous précise : “Je suis venue participer à cette journée où les artistes se rassemblent car la révolte est maintenant dans la rue, et c’est à chacun d’entre nous de l’exprimer à sa manière, d’une manière artistique notamment, comme ce fut le cas aujourd’hui où nous avons tenu à le faire librement sur la conjoncture actuelle et sur cette ère nouvelle que nous sommes en train de vivre et qui tend à rétablir l’image de l’Algérien qui a été trop marginalisé, voire humilié, par ce pouvoir de bandits.”
Enfin, il est à souligner que cette deuxième action de Révolte’art a été marquée par une superbe interprétation, par la chorale Tilleli n Ugdud (La liberté du peuple), de la chanson Gget abrid anaâdi (Cédez-nous le chemin pour passer) du chanteur Ali Ideflawen, cet artiste populaire et engagé qui a toujours chanté la “liberté”.
K. Tighilt