Deux personnes étaient en garde à vue mercredi 7 septembre après la découverte, ce week-end, d’une voiture contenant plusieurs bouteilles de gaz sans dispositif de mise à feu, non loin de la cathédrale Notre-Dame de Paris, a-t-on appris de sources policières et proches de l’enquête, confirmant une information du Figaro. Le véhicule, une Peugeot 607 dont les plaques d’immatriculation avaient été enlevées, était stationné près du quai de Montebello, dans le 5e arrondissement de Paris.
Plusieurs personnes ont été interpellées. Le propriétaire de la voiture et un membre de son entourage, connus des services de police, ont été identifiés et arrêtés mardi. Le propriétaire du véhicule est fiché « S » pour radicalisation, selon une source policière citée par l’agence Reuters.
L’affaire est prise au sérieux compte tenu du contexte. Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une enquête préliminaire du chef d’association de malfaiteurs terroristes criminelle. La section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle et la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) s’interroge sur la destination de ces bonbonnes. La piste terroriste n’est pas exclue.
« Un coup d’essai »
C’est un employé de bar qui a repéré, dans la nuit de dimanche à lundi, cette voiture sans plaques d’immatriculation , les feux de détresse allumés et une bonbonne de gaz vide sur un siège du véhicule. Les policiers dépêchés sur place ont alors découvert dans le coffre cinq bonbonnes de gaz pleines, mais aucun dispositif de mise à feu. Des documents en arabe ont été retrouvés sur le siège passager avant de la voiture, selon une source policière.
« On pense qu’il a essayé de faire un coup d’essai », a précisé la même source. Le fait qu’il n’y ait pas eu de dispositif de déclenchement relié aux bonbonnes de gaz et que les feux de détresse de la voiture aient été laissés allumés « comme pour attirer l’attention », selon une autre source policière, paraît à ce stade confirmer cette thèse.
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La France est confrontée à une menace terroriste élevée après une succession d’attentats djihadistes revendiqués par le groupe Etat islamique (EI) depuis un an et demi. Le 10 mai, devant la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale, le directeur général de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), Patrick Calvar, avait mentionné le risque d’« une nouvelle forme d’attaque » avec « le dépôt d’engins explosifs » dans des lieux rassemblant une foule importante.