Le départ de Vahid Halilhodzic crée une petite panique et laisse un goût d’inachevé chez certains cadres de l’équipe nationale. Le capitaine des Verts, Madjid Bougherra, a été le premier à exprimer ouvertement son regret de voir Coach Vahid quitter le bateau après une si belle aventure en Coupe du monde 2014 en terre brésilienne.
«On sait qu’il est en fin de contrat et qu’il ne va pas prolonger. Il était triste et avait les larmes aux yeux. C’est quelqu’un qui se donne à 200%. Il a fait du très bon travail et on le remercie pour tout ce qu’il a accompli en équipe nationale. Il va nous manquer», nous a confié Bougherra à sa sortie des vestiaires à l’issue du mémorable match des huitièmes de finale contre l’Allemagne.
D’autres cadres de l’EN appréhendent l’après-Halilhodzic et craignent une cassure surtout que le groupe n’aura pas assez de temps pour s’adapter à la méthode de travail du futur sélectionneur national, le Français Christian Gourcuff, sur lequel le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, a jeté son dévolu.
Il n’a aucune expérience sur le plan international ni comme joueur ni comme entraîneur. Il n’a pas joué chez les Bleus ni dirigé une sélection nationale dans toute sa longue carrière d’entraîneur.
«Halilhodzic a instauré une méthode de travail basée sur la rigueur et la discipline. Il est arrivé à maîtriser le groupe. Personne n’osait contester ou remettre en question ses choix. J’ai peur que tout parte en fumée, qu’il y ait une cassure après son départ», nous a confié un autre cadre du onze national sous le couvert de l’anonymat.
L’autre sérieuse appréhension, c’est le manque de fraîcheur physique et mentale chez les joueurs qui n’auront pas assez de temps pour recharger leurs accus.
Les camarades du maestro Yacine Brahimi ont laissé beaucoup de forces dans les quatre matches pleins disputés au Mondial et il leur sera difficile de récupérer tant sur le plan physique que mental.
Les éliminatoires de la CAN 2015 vont débuter en septembre prochain et s’étaler sur trois mois seulement. Il faudra peut être du sang nouveau pour ne pas revivre la mésaventure des éliminatoires de la CAN 2012 durant laquelle les Verts ont été dirigés par trois entraîneurs, mais sans parvenir pour autant à se qualifier pour la phase finale co-organisée par le Gabon et la Guinée équatoriale.
Rabah Saâdane, qui voulait se retirer après le Mondial 2010, avait entamé ces éliminatoires face à la Tanzanie avant d’être poussé vers la sortie après le nul concédé à Blida face à cette sélection tanzanienne. Abdelhak Benchikha lui avait succédé, mais sans grande réussite.
Le «Général» a connu deux grosses désillusions en déplacement face à la Centrafrique (2-0) et au Maroc (4-0) contre une petite victoire (1-0) contre les voisins marocains qui ont pris une belle revanche chez eux et contraint Benchikha à rendre le tablier et à sortir par la petite porte pour sa première expérience à la tête de l’EN A qui s’est retrouvée hors course deux journées avant la fin des qualifications pour cette CAN 2012.
Venu à la rescousse des Verts en juillet 2011, Vahid Halilhodzic a remis le train sur rails, bâti une équipe offensive et conquérante qui a marqué les esprits au Mondial brésilien, laissant ainsi un lourd fardeau à gérer à son successeur, le Français Christian Gourcuff.