La mise en place de barrages, la multiplication des patrouilles reflètent le degré de dangerosité des accidents de la route
Les gendarmes de Blida déclarent une guerre sans merci contre les criminels et frappent d’une main de fer.
Jeudi soir à Blida, des centaines de gendarmes sont sortis sur le terrain avec le soutien de la surveillance aérienne par hélicoptère. Une descente renforcée dans les coins et les quartiers malfamés. Cette sortie a permis l’arrestation de 18 personnes en une heure de temps. Les concernés sont ceux qui sèment l’insécurité à Blida. L’inquiétante situation qui a fait des rues paisibles le théâtre d’affrontements à répétition entre bandes rivales de la jeune délinquance armée, généralement d’armes blanches, a obligé les gendarmes à déclarer la guerre aux récalcitrants, fauteurs de troubles. Sous la direction du colonel Bousseka Mahfoud, commandant du groupement territorial de la gendarmerie de Blida, des barrages de contrôle ont été installés temporairement dans plusieurs endroits de la wilaya, notamment devant les cités universitaires.
Cette opération coup de poing qui a duré toute la soirée d’avant-hier a permis l’arrestation d’une personne recherchée depuis des années ayant au moins sept mandats d’arrêt et d’autres individus en possession de drogue, d’armes blanches et boissons alcoolisées, ainsi que la récupération d’un véhicule volé. «Nous adaptons notre stratégie de lutte en fonction des nouveaux défis de l’heure marqués par l’ampleur du trafic de drogue, les infractions économiques et financières, le faux monnayage, la fraude documentaire et bien d’autres activités criminelles qui impliquent l’intensification de la lutte et l’accroissement de la pression sur les réseaux criminels et leur démantèlement», déclare fermement le colonel Bousseka.
Il ajoute, en outre, que la contrebande, l’immigration clandestine et les autres comportements antinationaux qui en découlent, exigent des unités une vigilance accrue et sans cesse soutenue. En outre, la wilaya de Blida dispose d’unités aériennes dotées d’hélicoptères ultrasophistiqués équipés de caméras de surveillance, ce qui apporte sans doute un appui aérien de valeur aux unités opérationnelles au sol.
Missions spécifiques
La coordination et le guidage en temps réel des unités activant au sol avec des hélicoptères pour imprimer aux interventions la célérité et l’efficacité que requièrent les situations d’urgence, ou encore développer rapidement les dispositifs adaptés aux besoins de l’heure permettent de gagner beaucoup de temps. «Nos unités sont investies de missions spécifiques, parmi lesquelles la participation active à la lutte contre la délinquance routière et les comportements dangereux des usagers de la route, à travers la surveillance aérienne», explique l’officier supérieur en ajoutant que la couverture aérienne participe également aux cortèges officiels, des événements impliquant des manifestations d’ordre divers ainsi que des opérations de secours et même d’évacuation d’urgence au profit de citoyens en situation de détresse, en dépassant les contraintes des terrains inaccessibles par voie terrestre.
Par ailleurs, l’officier supérieur a insisté sur le rôle des unités opérationnelles dans le cadre de la sécurité routière, au double plan préventif et répressif. «L’utilisation des radars au niveau de points préalablement étudiés, la mise en place de barrages, la multiplication des patrouilles, reflètent le degré de dangerosité que représentent les accidents de la route du point de vue pertes humaines et dégâts matériels», souligne-t-il. Sur un autre volet, le colonel Bousseka a mis l’accent sur le renforcement des moyens logistiques et techniques afin d’assurer une plus grande efficacité de ses activités.
«L’établissement des faits et l’identification des auteurs de crimes et délits, passent inévitablement par la recherche et le recueil d’indices concordants et partant de là, de preuves matérielles suffisantes pour éclairer la justice», souligne le colonel qui précise, entre autres, que la quête de la vérité, au regard du développement technologique, passe par le recours à un faisceau de preuves parmi lesquelles la preuve scientifique qui a aujourd’hui le dernier mot dans les tribunaux.
De son côté, le lieutenant-colonel Abdelmadjid Kerdoud, directeur de la cellule de communication de la Gendarmerie nationale met l’accent sur l’importance des moyens de la police technique et scientifique et des autres brigades. «Les enquêtes criminelles entreprises par nosservices sont toujours confiées à un personnel de qualité ayant des techniques procédurales et d’investigations», révèle-t-il. Par ailleurs, et dans le même contexte, le commandement de Blida a dressé le bilan des activités de l’année écoulée.
32 immigrants clandestins arrêtés
Dans ce sens, 15% d’affaires criminelles ont été résolues grâce aux moyens technologiques dont dispose le groupement, notamment concernant les meurtres et la criminalité économique.
En 2013, près de 3000 affaires de criminalité ordinaire, ont été enregistrées, engendrant l’arrestation de 1800 suspects et le placement en détention de 141 mis en cause.
Les délits et crimes contre les personnes ont constitué près de 54% du total de ces affaires dont 1603 affaires, suivis de délits et crimes contre les biens avec 39% soit 1179 affaires, et de crimes et délits contre l’ordre public avec 81 affaires, précise le même bilan.
Le chapitre concernant le crime organisé met en lumière que plus de 260 affaires ont été traitées avec l’interpellation de 404 personnes, dont 215 ont été placées en détention. Aussi, 32 affaires de trafic de stupéfiants, 22 affaires d’immigration clandestine et quatre de fausse monnaie, ont été également traitées par les mêmes services de sécurité durant la même période. «32 immigrants clandestins de diverses nationalités ont été arrêtés et une quantité de 16,8 kg de kif,441 psychotropes ont été saisis et 173 personnes ont été mises en détention dans le cadre de ces affaires», a encore indiqué le colonel Bousseka en ajoutant que des sommes de 140.995 euros et 101.700 DA en fausse monnaie ont été également saisies dans le cadre de la lutte contre le crime organisé. La police technique et scientifique est intervenue 255 fois et a traité 93 affaires à travers l’expertise biologique dans, notamment des meurtres, a-t-il encore indiqué. Concernant la sécurité routière, un total de 93.517 infractions a été enregistré en 2013, desquelles 14 240 permis de conduire ont été saisis. 767 accidents ayant fait 87 morts et 1336 blessés ont été recensés, selon les mêmes services.
Pour terminer, le colonel a indiqué que les services de la Gendarmerie nationale ont, par ailleurs, reçu un total de 60.392 appels au numéro vert (1055), suivi de 488 interventions directes pour apporter assistance aux citoyens, alors que d’autres appels ont été orientés vers d’autres services, a encore indiqué le chef du groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya. Entre autres, il a rappelé aux concitoyens que la Gendarmerie nationale est une institution sécuritaire, qui oeuvre dans le cadre de l’application des lois et règlements de la République et qui veille inlassablement à la sécurité du pays et du citoyen. «Notre institution a mis à la disposition des citoyens le numéro vert qui est le 1055, à travers lequel toutes nos unités implantées à travers le territoire national peuvent être contactées pour communiquer avec elles, demander des renseignements, solliciter des secours, signaler des faits, ou tout autre événement.»
