Ce dimanche matin, comme chaque matin depuis maintenant plusieurs mois, les chômeurs de Ouargla se sont réunis devant le portail principal de la wilaya en espérant pouvoir accéder au cabinet du Wali et discuter de leur principale requête, le travail. Ce qu’ils n’ont pas pu faire car les gardes sur place leurs ont conseillé d’attendre le mardi, jour de réception. Ainsi, ces chômeurs venus demandé du « boulot » auraient dû attendre encore deux jours pour pouvoir parler de leurs problèmes au chef du cabinet du Wali ou un attaché du cabinet qui transmettra leurs doléances. Mais comme certains de ces jeunes le disent très bien, ils sont éreintés, las et fatigués de devoir encore attendre. Quelques uns sur place déclaraient même : « les responsables nous ont demandé de revenir après les élections, et voilà, la présidentielle a eu lieu et Bouteflika réélu, ou sont nos postes ? »
De leur côté, les forces de l’ordre ont choisi d’intervenir de manière musclée pour éloigner les chômeurs, en procédant même à quelques arrestations. Ce qui n’a pas du tout découragé les chômeurs qui sont revenus encore plus déterminés. Quelque uns, poussés à bout par les réactions de l’administration et des policiers, ont tenté de se brûler à l’essence avant d’essayer de mettre le feu au siège de la wilaya de Ouargla.
C’est à cause d’un cocktail Molotov jeté dans la salle d’attente du poste de garde du siège de la wilaya de Ouargla, qu’un incendie a débuté dans les locaux du symbole même de l’État, le siège de la Wilaya. Un incendie qui a très vite été maîtrisé par la protection civile.
Les jeunes du Ksar, à Ouargla, réfutent eux, la possibilité que ce soit les chômeurs qui aient tenté de mettre le feu au siège de la Wilaya. Certains rappellent même que les habitants du ksar sont connus pour leur refus de la violence et du saccage des biens publics.
Enfin, pour protester contre l’arrestation de certains chômeurs et demander leur libération, les jeunes ksourien ont décidé de bloquer plusieurs routes de la ville. Ainsi, pendant plus d’une heure, la route de Bahmid était fermée à la circulation des véhicules. Selon El Watan, la police de son côté, a promis de relâcher les chômeurs arrêtés en fin de matinée. Même si l’enquête sur l’incendie qui a endommagé l’un des bureaux administratifs du poste de garde de la wilaya de Ouargla se poursuit.