Des étudiants universitaires tunisiens ont manifesté, hier jeudi 27 mai dernier, devant le consulat algérien de la ville méridionale de Gafsa, demandant à leur gouvernement la création d’emplois permanents.
Les manifestants, qui ont défilé dans les rues de la ville jusqu’au siège du consulat algérien , en scandant des slogans revendicatifs et plein de colère à l’encontre du Premier ministre tunisien Hicham El Mechichi et du chef du gouvernement tunisien Kaïs Saïed.
Les étudiants au chômage ont menacé de se réfugier en Algérie au cas où leurs demandes ne seraient pas prises en compte et ont entonné : « Oh, Mechichi, occupe-toi de nous, sinon l’Algérie le fera. Oh, Tebboune jette un coup d’œil sur nous, nous vivons la misère. »
La Tunisie au bord du gouffre économique
Devant le consulat, les manifestants ont rappelé aux autorités de leur pays leur droit au travail et ont demandé l’asile en Algérie en réponse au non-traitement de leur dossier par les autorités tunisiennes.
Rappelons que la Tunisie a subi de plein fouet la double crise sanitaire et économique. Le pays voisin a d’ailleurs demandé de nouveau l’aide du Fonds monétaire international, et ce, pour la quatrième fois en l’espace de 10 ans. Le pays a vu sa dette extérieure atteindre la barre symbolique des 100 milliards de dinars tunisiens (environ 30 milliards d’euros). Soit 100% du produit intérieur brut (PIB)du pays nord africain.
Ajouté à cela, la Tunisie doit faire face à un remboursement de 4,5 milliards d’euros cette année. Le gouvernement a donc besoin d’une rallonge de 5,7 milliards d’euros pour boucler son budget annuel. Le pays voisin a subi une récession record en 2020. Son PIB s’est effondré de 8,9%. Le FMI prévoit certes une croissance de 3,8% cette année, mais la situation sanitaire, toujours compliquée, ne risque pas de suffire à combler les lacunes financières.