Des conseillers militaires américains ont pour la première fois été déployés dans la province irakienne d’Al-Anbar, signe tangible de la “nouvelle phase” annoncée par les Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). Le déploiement de cinquante soldats sur la base d’Al-Assad à Al-Anbar (ouest) intervient peu après l’annonce du doublement de la présence américaine en Irak, à hauteur de 3 000 soldats, ce qui doit permettre aux forces irakiennes de passer à une configuration plus offensive contre les terroristes.
C’est la première fois depuis le début de son engagement auprès du gouvernement irakien contre l’EI que les Etats-Unis envoient des militaires ailleurs qu’à Bagdad et dans la région autonome du Kurdistan (nord). Les forces pro-gouvernementales éprouvent les pires difficultés à regagner du terrain dans la province d’Al-Anbar, presque totalement contrôlée par l’EI, qui y a dernièrement exécuté plus de 200 membres d’une tribu sunnite ayant pris les armes contre lui. Acculées dans la province d’Al-Anbar, frontalière de la Jordanie et la Syrie, les forces irakiennes semblent en revanche en passe de reprendre la ville de Baïji, au nord de Bagdad, avec le soutien aérien de la coalition.
En Syrie, l’autre théâtre opérationnel de l’EI, les Kurdes ont repris mardi plusieurs rues et bâtiments aux éléments de Daech, dans le sud de la ville de Kobané (nord), selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). La veille, le chef du Parti de l’union démocratique (PYD) avait assuré que les forces kurdes allaient reprendre toute la ville “dans un laps de temps très court”. Alors que le conflit syrien a fait plus de 195 000 morts depuis 2011, le gouvernement de Damas a montré “un intérêt constructif” au plan de l’ONU d’un “gel” des combats à Alep, deuxième ville du pays, a affirmé l’émissaire onusien Staffan de Mistura, au dernier jour de sa visite à Damas.
Damas a indiqué qu’environ 11 000 personnes avaient été libérées depuis l’amnistie décrétée en juin par M. Assad, mais l’OSDH a seulement fait état de 7 000 élargissements. “Entre 70 et 80 000 détenus auraient dû bénéficier de l’amnistie et seuls 10% sont sortis de prison”, a déploré le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, en précisant que plus de 200 000 personnes étaient emprisonnées dans les geôles du régime ou portées disparues.
R. I./ Agences