Des dizaines de lycéens nigérians tués dans une attaque attribuée à Boko Haram

Des dizaines de lycéens nigérians tués dans une attaque attribuée à Boko Haram

Des islamistes présumés ont attaqué un établissement à Potsikum (est du Nigeria), tuant au moins une vingtaine d’élèves. C’est l’attaque la plus meurtrière dans la région depuis que l’armée a lancé une offensive en mai contre la secte Boko Haram.

Des islamistes présumés de la secte de Boko Haram ont attaqué samedi un établissement scolaire dans la région de Yobe, dans le nord-est du Nigeria, tuant une vingtaine d’élèves et un enseignant, selon des chiffres communiqués par Reuters. Des témoins ont indiqué que les assaillants ont incendié le bâtiment et ouvert le feu sur les pensionnaires qui tentaient de fuir. Un habitant, qui a souhaité garder l’anonymat, a raconté la scène.

« C’était un spectacle sanglant. Les gens qui se sont rendus à l’hôpital et ont vu les corps ont fondu en larmes. Il y avait 42 corps, des élèves pour la plupart. Certaines dépouilles étaient déchiquetées, d’autres étaient sévèrement brûlées et portaient des impacts de balles », a-t-il déclaré.

Le bilan reste encore confus, l’AFP avance un bilan de plus de 40 morts. »Nous avons reçu les cadavres de 42 élèves et membres du personnel de l’établissement public d’enseignement secondaire de Mamudo, la nuit dernière. Certains avaient des blessures par balle et beaucoup des marques de brûlures », a déclaré Haliru Aliyu, de l’hôpital général de la ville de Potsikum (nord-est). « D’après les témoignages des professeurs et des élèves qui ont survécu à l’attaque, les hommes armés ont rassemblé leurs victimes dans un dortoir, ont jeté des explosifs et ouvert le feu, faisant 42 victimes », a-t-il ajouté.

Six étudiants retrouvés vivants dans des buissons

Mamudo est situé à quelque cinq km de Potsikum, grand centre commercial de l’État de Yobe, qui est, depuis plusieurs mois, l’un des foyers de l’insurrection de Boko Haram.

Haliru Alyu a déclaré que le personnel de sécurité fouillait les buissons autour de l’école, à la recherche d’élèves blessés ayant fui l’attaque. « Jusqu’ici, six étudiants ont été trouvés et sont maintenant traités à l’hôpital pour leurs blessures par balle », a-t-il ajouté. Selon lui, l’attaque doit être imputée à la secte islamiste Boko Haram qui a agi en représailles à la perte de 22 de ses membres au cours d’un raid militaire jeudi dans la ville de Dogon Kuka.

L’armée nigériane mène depuis la mi-mai une offensive de très grande envergure contre Boko Haram dans trois États du nord-est -Borno, Yobe et Adamawa – où l’état d’urgence a été décrété.

Les attentats de Boko Haram et la répression menée par les forces de sécurité ont fait au moins 3 600 morts depuis le début de l’insurrection en 2009, selon l’ONG Human Rights Watch.

Boko Haram, dont le nom signifie « l’éducation occidentale est un pêché », a déjà mené de nombreuses attaques contre des écoles du nord-est du Nigeria par le passé.